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boudi's blog

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19 octobre 2010

La fin des temps.

Tantôt sonnera l'heure où le divin hasard,
Où l'auguste vertu ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard !

 

 

Baudelaire - Les fleurs du mal - L'Horloge

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12 octobre 2010

.

Je n'en peux plus.

20 septembre 2010

Margot

De Margot j'espérais un enfant et elle n'allait accoucher que d'un personnage, dans les mêmes contorsions, avec le même cri épais comme de la boue qui s'ôtait de sa bouche, dans le même rictus inquiet. Elle ignorait que bientôt elle aurait à s'étonner de ne voir, arraché à ses cris, de ne voir rien qu'une impression douloureuse. qu'il n'y aurait rien à élever, aucune tendresse à adresser qui émane d'elle et qu'un corps douloureusement violacé recevrait. Les personnages ont des membres sacrés qui n'acceptent aucun des amours charnels et filiaux. Les étreintes se font avec l'âme, dans des intentions qui s'élèvent et font des pays aux parfums captieux. Les personnages ne supportent pas les insuffisances de la réalité.

Margot était en prison bien sûr, elle y était né pour ne faire du geôlier que la clé mystérieuse, dont on ignore les portes abouchées qu'elle peut ouvrir, mais on la polit chaque soir, on la tient accroché aux trousseaux au milieu d'autres clés invisibles.

 

Il faudra être un complice pour faire céder les barreaux qu'elle apprit à adorer.

 

« Je suis toujours un chêne »dit au roseau le chêne brisé par l'adversité.

Ensemble nous serons une forêt.

 

Tu crois être amoureuse, tu n'es qu'occupée. Occupée par une puissance étrangère, affreusement terrestre quasi boueuse. Il y pleut des pointes de flèches et d'argile durci. Tu crois être amoureuse et tu ne fais que supporter l'outrage d'une armée mystérieuse, inconnue, qui se jette avec l'habileté d'un espion dans les rouages d'un gouvernement. Tu es infiltrée. Toute entière, il ruisselle en toi des eaux croupies qui remplacent lentement le sang et murmurent de leur écoulement fragile la même prière désespérée. Oui, tu crois aimer, tandis que tu es occupée par des ombres inquiètes et menaçantes qui ne savent pas le répit et ne veulent qu'à s'étendre et recouvrir jusqu'aux avortons de lumière.

Tu étouffes, tu es de lumière, pâle, étonnante, et alors l'ombre t'occupe de sa bouche livide, on croirait les froids métals qui ont fait tant de stylets assassins. J'imagine, en haut de toi, dans cet abîme qu'est ton coeur, profond comme mille ans de guerres où les blessés concurrencent les hommages, une Penthésilée nerveuse, affammée par la revanche qui voit s'élancer de sa gorge les traits fatals aux amours cruels. Il faut tuer avant de pouvoir s'étendre, repu de ces délits que l'on nous infilge. Certaines bouches sont des déïcides et il faut offrir à leurs mains l'arme mortelle qui s'enfoncerait dans le flanc d'un dieu et l'on verrait les muscles gonflés par le vice éclaté sous le poids du crime. Margot, tu es une victime, transparente, quasi informe, et le temps agit sur ton visage comme un acide, tu as des déséquilibres et tu ne peux pas supporter le mot d'aimer quand il ruisselle d'autant de pus.

Sur ta peau j'ai écrit des poèmes que tu ne sais pas, que tu ne peux pas savoir qui se sont épanchés comme de l'encre intense, noire, que tu ne peux pas avaler parce qu'elle forme un bloc épais. Il y a des mots où brûlent dix mille soleils et d'autres secs comme la branche morte du sureau. Oui, où les pas des ombres occupantes, de celles qui ne font que piétiner, craquent et oppressent.

Tu n'es pas obsédée, tu n'es pas malade, ce n'est pas de microbe dont il est question, tu es occupée. C'est à dire qu'il suffit de résister, d'avoir en soi un maquis plein de secret et d'espoir pour échapper au pas des bottes en caoutchouc qui tuent.

18 septembre 2010

Mariepetitechose

Hier soir :

J'ai vu Marie et ses yeux de poème, elle était habillée d'un petit voile rose qui laissait voir ses attentes et tombait comme les serpents tentateurs selon que son pas dansait, volait ou hésitait. Quand j'ai sonné, elle m'a dit qu'elle avait reconnu cette manière si i mpatiente de désirer qu'est la mienne "Même derrière  la porte, ça se devine, ton appétit". Je n'avais pas d'appétits, mais des rages à épuiser, j'avais de la chair à torturer, et des âmes à avilir.
Marie a été en prison, dans mes bras, et chaque jour je  brisais l'une des chaines, pour dire "tu vois comme il est bon ton gêolier, chaque  jour il te libère un peu des fatales étreintes, chaque jour je deviens meilleur. Alors elle m'aime, la pauvre naïve, de ce coeur qui se vrille vers le ciel, qui monte léger comme de la fumée sans plus voir l'incendie au bas des marches.
Les liens cèdent, mais un par un, le bateau sent la mer au rythme de la houle des amarres déliées.

Marie a  la poitrine lourde de péchés qu'il faut sucer comme du lait et dont on ne se sèvre pas. Divine nourrice, j'aime quand ton désert rencontre le mien, que chaque semblant de caresse étend le Sahara, qu'il semble soudain que nos bouches assemblées pâlissent comme des mirages. Marie, a de la solitude qui lui coule des yeux, ce sont des fleuves impassibles qui noient les haleurs.

A Marie, je dis "Personne ne peut comprendre que nous n'avons d'autres demeures que nous même"
Marie me répond Tu m'as moi, et tu as Lucie, pour toujours". Alors les volets claquent, on parle d'un fantôme jaloux et inquiétant.

Marie, je la déboutonne sans impatience,tandis qu'elle presse mes mains,exige de ma maladresse de la rigueur "scientifique". J'aime que l'espoir soit gauche, qu'il se perde dans le torrent fumant du geste, j'aime que le muscle se fige quand le sein se découvre, quand la langue fait frémir le ventre.

Marie a des yeux droits comme des cierges religieux et sa voix est une messe, messe d'en bas, dure, sexuée, messe violente qui égare les âmes. Son corps, lentement s'ôte de ses paupières, elle met sur son teint des pierres de Hongrie, et sur ses dents un peu de charbon, elle se maquille de suie et de cendres pour devenir la femme de la nuit "Tu es la nuit, Jonathan".
Marie, quand elle danse pour moi, fait naître un feu au coeur de ses reins, et ses mains hésitentdansla profondeur d'unecaresse. Elle me pénètre ; je suis une femme bouleversée,lesadjectifssont longs.

marie, petite chose

16 septembre 2010

Marie

Certaines choses s’achèvent sans qu’on le voit ni ne le sente. Il suffit d’un geste, parfois, pour chasser l’alizée, et vider le ciel de ses attributs de victoire. J’ai le cœur excisé, il se porte déjà ailleurs. La mode de mon corps a changé, Marie est un nouveau prénom qui y fleurit et Lucie continue de porter sa voix de mort. Elle me complète : j’en suis l’odeur, de la mort.
Dans tous les pays, les empires, les Républiques, dans tous les corps et les cerveaux de femmes, c’est la même chose paresseuse, qui m’ennuie.
Je suis déjà plus loin que ça mais personne ne peut l’observer, il faudrait plisser l’émotion jusqu’à la rendre chinoise et demain j’irai pour toujours de l’autre côté des vies, j’aurais des ivresses en chapelet, religieuses ivresses où des saintes se dénuderont, où la bouche de Marie me fera oublier les cœurs frivoles. Je parlais d’Hongrie et s’assembler dans ma tête les images de la Berbérie, j’entends des voix –le ressac de la mer- qu’est l’accent amazigh. Des proverbes qui sont des pas armés, et me bercent de leurs mélodies, je sens des feux oniriques qui crépitent et se nourrissent d’un bois de rêve, enfoncent des passions et disent « voilà la vraie forme d’une flamme, elle a le cœur d’une étoile, la chaleur d’une abysse, et la trahison d’une femme ». Là bas ce seront des montagnes kabyles et des déserts qui nous rendront fous, en pénétrant pieds nus sur le sable chaud, on laissera la raison, et on dansera pour avoir soif dans une union de damnés. Chaque respiration prendra des vapeurs de l’enfer qui se recracheront en souvenirs, avec Marie, on évoquera les souvenirs et les amours déçus, ceux là qui avaient dans le ventre des chênes pourris et des dieux païens. On pleurera de larmes de sable, on fera s’écrouler du verre de nos yeux détrempés par les oasis imaginaires. Nous n’aurons qu’à boire des souvenirs, dirons-nous, et nos rires craqueront dans le ciel pour faire naître le premier orage du Sahara et nous aurons soif ensemble, alors, blottis dans les plaies mystérieuses, ces grottes creusées par le temps, à travers nos os et ces bouches qui en nous poussent des plaintes. Les caravanes passeront comme des fantasmes, dans des habits de poils et de lait de chèvre, elles passeront, indifférentes, comme le serpent qui passe sur la roche et attend que le soleil excite son sang.
C’est trop tard, je ne sais plus jouer mais les dés et les dominos ont laissé sur les mains leurs chiffres et leurs amusements. Je suis devenu ce jeu, énorme, qui tue, rachète, saborde. Mais je ne jouerai pas, alors j’abandonne les âmes stériles, je les laisse à leurs amours souillés, aux jeux initiaux, primaires, et je retourne aux prénoms éclatants de volupté, drapés dans du lin.
Marie a le cœur vierge des blessures intelligibles, c'est-à-dire qu’on les saisit du coin de l’œil, et qu’elles s’empilent en soi, les blessures.
Prénom de sainte, corps de putain.
Marie, demain, j’ai des ongles pour toi qui te feront des ravages sur la peau, je sens toutes tes eaux et toutes tes lassitudes qui se cherchent une maison close.
Je n’ai plus que des promesses de vérité que les autres, les amours, souillent de leurs légéretés. J’aime sans gravité, bien sûr, j’aime sans une pensée, c’est déjà trop penser ses amours, j’aime sans sérieux, avec la bouche amusée de ce baiser virginal qui l’interdit. Mais j’aime pour de vrai, avec tous les élans fracassés du souvenir, tous les départs, et tout l’absolu qui me déborde des hanches.
JE PORTE UN ENFANT DANS MA GORGE ET VOUS VOUDRIEZ M’AVORTEZ ? ET CE CRIME VOUS HANTERA JUSQUE DANS VOS JOURS CLAIRS DE JOIES IL PENETRERA SANS CONSIDERATION POUR LES INTERDICTIONS MATERIELLES ET SENSUELLES PARALYSERA VOTRE DESIR FIGERA VOTRE FATIGUE
Lucie est morte, elle ne le sait pas, et demain je la verrai sur une stèle de marbre qui me dira « je ne le savais pas, mais je dormais dans ce cercueil anonyme, je dormais au milieu du bois maigre. J’avais la mort inconfortable, alors je me suis levé et je t’ai trouvée, c’est ton odeur qui m’a attirée, elle me rappelait quelque chose. Chez moi. Aujourd'hui que je veux me rendre dans ce foyer aux lumières anéanties, j'aimerais que tu m'y joignes, qu'on aille se mettre sous les yeux ma même noirceur languissante dont tu te pares quand tu veux dire je t'aime ».
cette invitation m'ecartèle.
Il y a Marie, il y a Margot, il y a les fantômes ignobles, il y a le coeur pur et les rosiers merveilleusement justes qui m'ont poussé sur le torse, il y a l'appel médian du soir, il y a, les promesses que j'ai faites, et la voix de Marie qui n'en peut plus de soupirer d'attente, de l'autre côté de la rue, au creux d'un abîme de foutre. Elle attend, que je vienne, que je sois débarassé des amours faciles qui sont des matières composites, constituées des purges d'avant.
Il y a des désespoirs qui saillent de moi et ces tombereaux de larmes qui s'échappent de mes mains.
 
Je ne peux pas supporter un amour qui se disperse, qui soit fabriqué dans des forges de vent, où le soufflet remplace le fer.
Plus jamais je ne serai sale.

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11 septembre 2010

Anthony

Anthony, que j'ai appris dans le bruissement des foules, est le seul que je peux évoquer sans l'odeur de dégoût qui émane de moi ; sans l'odeur de désespoir qui émane d'elles. Il est une image de la sainteté en tout ce qu'elle a de naïve, de grand, de tendre. En tout ce qu'elle a d'immaculée, comme si toutes la sournoiserie du monde ne pouvait l'atteindre qu'il errait là, dans le monde, avec un corps qu'il savait se faire confronter à d'autres corps, mais sans que jamais, ce corps ne devienne une trivialité qui justifie la déliquescence. Il n'était pas de chair, mais de grâce. Je ne l'ai jamais vu se recoiffer, et alors qu'il portait la main au sommet de son crâne je le voyais replacer une auréole. La malice du monde lui glisse sur l'âme comme les mains de l'homme sur le corps de la sainte. Il était de cette puissance qui se rend éther pour les autres, que leurs vices ne peuvent pas pénétrer. L'argent, surpris, dansait devant lui, montrait les cuisses, les jambes, les beaux yeux gris, dorés, son corps à froisser et toutes les promesses de soumission, et Anthony riait, il passait sans voir l'argent dans sa longue parure de papier. Poison inerte ; ombre à peine.

7 septembre 2010

On meurt ici

j'aimerais que ce sang qui s'en va d'une invisible blessure embrasse l'océan, que l'on parle de marée rouge qui font voleter au ciel des oiseaux émeraudes aux ailes impatientes. On les verrait se soulever de terre, le plumage coloré de cette soif qui me quitte.
on meurt ici, on ne fait que ça.

2 septembre 2010

Aux vivantes.

Mes mains sont des jours,
Aux peaux mortes,
Qui hirsutent le temps

Ta joue
Est une heure
Où passent,
tendres,
Les jours :
Ou les joncs
Fleurissent
Du pâle éclat
De futurs
Arides.

Aucune fleur ne visite
cette cage de poussière,
Ni aucun fauve
ne s'y plaint,
traqué par la soif

Mes mains, aux couleurs
D'eau, ont agité des grondements
(leurs fanals)
Qui étaient des prénoms de femmes.

L'ondée est une voix
que la pierre
Emeut de sa caresse
Et ;
L'horloge suture
Les secondes
Blessées

Des femmes, à la taille souple et au cœur
taché de vin,
Avaient à la boutonnière
Des boules des cendres froides.

C'est un parfum pour les mains
Qui sont le temps et érodent
Les braises.

Des étincelles s'y élançaient
jurent les poètes.
Ce corps, récitent-t-ils,
Etait la forge de l'enfer
Où flamboyait Epopée
Qui pâlissant
Comme une nuit
devant l'aurore,
s'est faite Vacarme.


Mes mains d'argile
ont servi de creuset,
Aux cendres de ces femmes
et à Mensonge,
Brûlant du feu de la perfidie
Voilà que les vapeurs étouffantes
Sont la respiration du noble métal
Qui lorsque mes mains s'ouvriront
Vous laisseront voir
Trahison
Tout paré de sa robe
De joyaux incrustés
aux paroles d'un satin délicat
Collantes comme des fluides
d'insectes
Et parfumées comme une bouche
sournoise.

Mes mains se sont ouvertes
Pour permettre à trahison de
Respirer.
Son souffle s'échappe de mes mains ;
Mes caresses sont une maladie joueuse
aux ongles d'argent et aux appétits méchants.

25 août 2010

Par delà les justes.

Les cuisses de Tania étaient la plus solide des prisons, prison d'impressions et de jais ; de sensations et de vapeurs ; prison chimique et nécessaire. Plus bagne encore que prison : je l'appelais Cayenne. Elle me laissait voir le ciel, ciel parcouru d'ombres et de voilures noires, sevré d'étoiles, comme les forçats : d'un côté la jungle, de l'autre l'océan. Au cœur l'enfer du bagne brûlant et la main du bourreau suspendu, luisante de sueur, éblouissante de crime...Tania ne connaissait aucun évadé. Cayenne avait jadis joué de la musique, en taillant des cithares dans le bois de balata avec des cordes tressées d'une chevelure indigène. Elle avait pendu des hommes, cette Cayenne, aux cordes de marin qui se balançaient encore, les chairs bourdonnantes de miasmes, à ce qui était devenu étoupe.

Je suis amoureux.

25 août 2010

Les cuisses de Tania étaient la plus solide des

Les cuisses de Tania étaient la plus solide des prisons, prison d'impressions et de jais ; de sensations et de vapeurs ; prison chimique et nécessaire. Plus bagne encore que prison : je l'appelais Cayenne. Elle me laissait voir le ciel, ciel parcouru d'ombres et de voilures noires, sevré d'étoiles, comme les forçats : d'un côté la jungle, de l'autre l'océan. Au cœur l'enfer du bagne brûlant et la main du bourreau suspendu, luisante de sueur, éblouissante de crime…Tania ne connaissait aucun évadé. Cayenne avait jadis joué de la musique, en taillant des cithares dans le bois de balata avec des cordes tressées d'une chevelure indigène. Elle avait pendu des hommes, cette Cayenne, aux cordes de marin qui se balançaient encore, les chairs bourdonnantes de miasmes, à ce qui était devenu étoupe.

Je suis amoureux.

5 août 2010

mourir

Quelle chose étonnante que mourir, que de s'unir avec
ce mot qui se tient tout blême à l'autre bout du langage.
Sa froide extrémité.

28 juillet 2010

Fulgurances.

L'on croit, à tort, que le mariage relève du droit civil tandis qu'il est du droit international. Il ne s'agit pas de s'unir sous l'empire d'une législation fiscalement favorable, d'acquérir un statut civil qui donne aux galantes la gravité des Madame. Il est, en réalit, sujet d'annexion, d'Anschluss, c'est toujours l'Autriche que l'on intègre de force à l'Allemagne pour d'obscures raisons chimico-historiques ; c'est la création d'un nouvel Etat dans le pire des cas, c'est une révolution en concessions où le nomade devient peuple, sédentarise ses joies, conditionne sa liberté à la liberté d'un autre.

***

Ils se pensent peuple et ne sont que foule. Dans peuple il y a la noblesse, la communauté des destinées, la grande aventure humaine, pleine d'alliage et de dissensions. Dans peuple il y a le sein rond et la hanche dure, il y a les arrêtes morales, les falaises d'évidence, il y a des vaux tendres et des monts rêches, il y a les chemins altiers et les ports à la bouche d'écume. Il y a des villes et des déserts, il y a des révoltes et des passions. Des haines, des religions, des temples, des chateaux, des herses, des pauvres, des joyeux, des tragiques, des théâtres et des musées. Mais, dans toutes ces adversités, dans tous ces envols, dans toute la distance opérée demeure ce coeur commun qui, sous l'écorce, sous les craquelures, derrière le visage, au bout de l'être, donne au pays un fonds, une cave secrète que l'on nomme Histoire. Le pays est cette sangle de veines et de racines qui s'enfoncent et qui ramifiées forment les peuples.
La foule ne sait rien de la noblesse, ne sait rien de l'altérité, la foule se satisfait, immobile, elle résume l'humanité à son champ de vision et renouvelle ainsi l'humanité à chaque pas. S'étonne de tant d'individus neufs qui émergent de la brume, qui se tendent et s'éloignent de ces bras, elle s'étonne la foule de tant de naissance, de tant d'anonymes disparus. Le monde lui semble une immense matrice qui accouche et avorte. L'angle des rues est une nouvelle mystique, l'éclipse du présent. Il faut l'entendre dire "ça fait longtemps" et qui dit "je croyais avoir participé à ton enterrement".

***

Le désespoir est aussi mortel que la maladie ; il est seulement plus lent.

***

Il n'y a pas pire mensonge que celui rêvetu des propriétés du vrai.

***

Tu es un homme politique lancé en poésie : tout ce qui est beau, grand, tu le ravales et le rabaisses.

28 juillet 2010

Aimer.

Mourir : quel mot étonnant. Il est au bout du langage.

27 juillet 2010

Aux amours mortes

De moi il ne reste rien.
Rien que des traces.
Traces affranchies
Tracées.
Comme un regret.
Oui.
Reflet qui fête
Son vide.

(Nous nous tenions là.
Avec des remords au lieu des mots.
On se disait, qu'on s'oubliera.
Mais on ne s'oubliait pas.)
On ne faisait que se perdre.
A s'enfoncer.
Loin.
Dans la nuit.
A s'enfoncer.
Loin.
Dans le bruit.
Profond.
Dans les corps.
Toi d'abord.
Moi ensuite.
A dresser des théâtres.
Des décors.
D'ombres et de peurs.
"Comme maman on serait scénographe
Comme papa on serait acteur"

Tu es la normalité.
Sténographiée.
Mon amour morte.
Et ta maman a des mains qui coulent.
Pour t'attraper.
En bas.
Mais tu n'es déjà plus là.
Mon amour morte.
Et Maman pleure.
C'est elle qui t'a appris.

J'ai du jeu dans les doigts.
J'en ai toujours eu, qui me remontait dans les paupières.
Du jeu.

J'étais Papa.
Et je gardais les cris.
Dans les gestes.
Dans les coups.
Qui bleuissent les peaux.
Fragiles.
J'ai frappé.
La peau qui t'a volé ma peau.

Je suis le traitre.
Avec son épée.
Teintée.
Du sang
Des amis.
Et quand on me demande en suffoquant
"Pourquoi ?"
Je réponds qu'il faut bien survivre.
Et pour survivre, il faut tuer
A dit le vacarme de l'Univers.

Est-ce que je te le dis ? Qu'il faut survivre ? Est-ce que je te l'ai dit, que je ne faisais tout ça, voler, violer, tuer, que pour survivre.

Je cherche des bras
qui me tiendraient chaud, pour toute la vie.
Comme ça n'existe pas.
Je tue.
Pour qu'à la crémation,
j'ai chaud.
Rien qu'un peu
De chaleur humaine
D'une amour morte qui
Brûle.

Ton corps m'a chauffé le coeur.
"Quand dans ma vie il faisait froid".
Ce n'était rien qu'un peu de peau.

Je rêve de te dépecer.
J'en arrache mon pyjama
De croire que j'ai ta peau
Déchiquetée par ma nuit.

(J'ai le souvenir de tes cuisses tendres où les caresses pleuvaient comme dans des draps de velours.
Tu n'as pas de peau, pas de chair, pas de muscle tu as.
La douceur.
Que je cherche
Qui est noyée
Dans les caresses
Indigènes)

J'en ai tué des petites filles avec des yeux en verre.
Mais en toi
Je voulais souffler ma musique.
Mais je n'avais pas vu
Tes lèvres dures.
Ta bouche close
Qui embrasse sans la langue
Qui suce avec la gorge.
Je n'avais pas vu.
Ton poumon.
Percé.
Où coulait.
Entre la plèvre.
Le liquide pleural.
Mon amour morte.
Mon mercure.
Tu fuyais de partout, et je n'avais pas assez de doigts.
Tu les occupais trop bas.
Avec tes jambes dans tous les sens.
Tu les occupais trop haut.
Il fallait recueillir la neige de tes yeux.
(La sueur de ton envie.)
Bleus.
Comme un bout d'infini.
Un air de trompette.
Ou d'ambre teinté de merveilleux.
Oui.
Où.
Prisonnière.
Etait ta joie.
(Tu n'auras jamais la main assez ferme pour briser entre tes paumes, ce morceau d'argile, de pierre transparente, où se fossilise ton bonheur. Tu le vois, et tu ne l'auras pas. C'est ton enfer pour n'être qu'un corps d'hiver. Qui aura des prénoms de garçon, qui s'en iront toujours avant que l'aube craque dans le ciel ses allumettes. Avant que le ciel enflamme ses becs de gaz qu'il allonge de tout son long. Ton enfer, ce sera de mourir seule et amoureuse.)

Tu étais.
Dans mes bras.
Quelque chose noir
De monde.
Quelque chose noir
De bruit.
Comme une ombre inquiète.
De lumière,
Tu sais, je n'ai jamais eu de larmes.
Je n'avais que mon foutre
(Pardon)
Je t'en ai mis dans la bouche, je t'en ai mis dans les doigts.
Et quelque chose noir qui grandissait en toi.
Que je voulais cacher.
Qui ne se taisait pas.
Quelque chose noir
Qui prenait une voix.
Qui devenait un cri.
(D'orgasme.)
Qui devenait un muscle.
Et un corps
Qui devenait une plaie.
quelque chose noir.
Qui voulait un prénom.
Qui en eût un.
Lily.
Quelque chose noir
Qui est devenu
Quelque chose bleu.
Wendy.

On ne savait pas.
Que le bleu de tes yeux
était le noir brisé.
(on ne savait que le blanc cassé).
Tu es mon miroir.
Et je cherche.
Dans tes éclats, qui grèvent encore mon ciel.
Qui constellent ma mer.
Je cherche.
Dans les morceaux de toi.
(Parcelles stériles)
Mon visage.
De quand j'avais peur
Moi aussi.
Sur les terres
Incultes.
De tes sens.
Ta géographie d'amour morte.
Comme une peinture.
De Van Gogh.
(natures impressionnistes)

(Tu ne seras plus jamais belle.
Parce que je ne t'aimerai plus jamais.)

Tu seras un corps.
Qui cherchera d'autres corps.
Un corps, qui se fatiguera.
Des corps.
Un corps.
Qui voudra crier.
Qui n'aura plus de souffle.
D'avoir trop voulu
Jouir.
Un corps.
Qui aura le silence
Des cors
Quand l'ours est couvert de sang.
Du sang
des chasseurs.

Et je serai pareil.
A mettre.
Sur les cuisses d'une pute importée de Lituanie, avec sa mère, avec sa soeur, avec sa fille.
A mettre.
Sur ses collants troués.
Sur sa robe souillée
(C'est déjà sa peau, sa robe)
A mettre.
Ma coke.
Entre ses lèvres.
Ma bite.
Et bander.
Et sniffer.
J'ai ça de blanc aujourd'hui.
De couleur.
Pour mettre dans ton noir
Qui brisé est devenu le bleu.
On ne pouvait pas savoir.
Mon amour morte.
Que tu ne serais que nuit
Sauvage.
Que tu deviendrais
Pâturage
Pour tristesse.

Tu ne trouveras plus jamais des doigts comme les miens.
Des doigts que la poésie a déformé.
Parce que ça n'existe plus.
Des doigts sensibles.
Ce sont des doigts d'échec.
et les usines ne produisent
Que
La
Réussite.

Je suis une difformité.
Narcisse.
Défiguré.
Qui cherche son visage.
Dans la pisse froide.
(De minuit)
Parce que Narcisse.
(Défiguré)
N'a plus tes yeux.
de noir brisé
de blanc cassé.
Pour se souvenir comment c'était.
De l'autre côté de la vie.

J'appartiens à quelque chose noir.
Je suis redevenu Jérusalem.
La double, la pleine de sang.
Et d'orgueil.
D'être le centre de la foi.
Mon nombril grouille.
De pleurs et de prières.

J'ai mis sur ton nom un peu de salive.
Pour dire adieu.
Mon amour morte
De n'être pas née.

Je t'aurais baisée une dernière fois.
Demain.
Sans conviction.
Mon amour morte.
Mais je ne bande qu'aux jolis filles.
Tu sais.
Et je ne t'aime plus.
(Alors tu n'es pas belle).

J'ai froid encore.
J'aurai froid toujours.
Jusqu'à la prochaine crémation.
J'ai les doigts
Glacés.



Mon amour morte.
Tu avais la sexualité des putains ;
Tu en as désormais la morale

26 juillet 2010

fade enfer

Le quotidien, ce fade enfer aux murs mous, indistincts, à l'horaire souple et aux matons souriants. Je rêvais du bagne brûlant de la Guyanne et des pierres chaudes de Cayenne, je rêvais de ces bras taillés dans le bois des criminels, qui ont la face plus dure que le mal, et plus grave que la loi.

26 juillet 2010

Désordre

Ce n'est qu'un désordre du coeur.

23 juillet 2010

Lettre de suicide n°4

Lettre n°4

Toute mon existence a été un exercice de long dépérissement, une flexion dans le processus du pourrissement, dans la fouille de la profondeur le long pelage des pays obtus, dans des villes qui passaient et que la vitesse dissolvait dans un air de décomposé.

J'ai pris la foulée de la détresse, le rythme des tristes, j'ai reflué comme fait la marée, j'ai suivi son mouvement et je me suis calé dans la respiration des noyés, j'ai parlé comme ils étouffaient, et personne n'entendait plus la voix qui descendait, l'écume qui avait mué sur les lèvres.

J'entends des gens qui me parlent de toi, et sur Bruxelles j'abandonne les filles comme j'abandonnais ton cœur sur Paris, toutes ces villes sont faites pour l'abandon, toutes les capitales concentrent des orphelines.

Je suis ces plantes d'eaux qui viennent envahir toutes la réalité, s'y immiscer en tout et la parcourir, faire à la Terre, des veines bleues et rouges. En toutes choses je parcours, et autour de moi se dressent des poisons frémissants, des qui vous font passer tes caresses pour un remède et qui au moindre contact éteignent la vie.

Moi je suis lancé dans mon processus de dépérissement que rien ne peut arrêter, c'est un véhicule sans frein, et mon existence une grande machine dans laquelle j'ai cru me glisser et qui me broie, qui me broie et me laissera descendre par le bas comme à travers une usine, un grand tamis, les milles percussions, les fracas, les bruits et les buées, les vapeurs et les marteaux, je serai le corps déformé qui passe dans la forge et sort meurtri, frappé mais droit. Je sortirai ébréché par le bas de la machine infernale.

Un avenir, tu comprends, pour obtenir un avenir il faut faire preuve de concentration, il faut plisser les yeux, raidir les membres, il faut durcir l'apparence. L'avenir c'est l'extrême concentration de l'intelligence, c'est la vigueur

Tu es l'épygée, tu seras toujours l'épygée qui s'écrit avec le y grec et fier.

22 juillet 2010

Ta-Ta-Ta-Ta-Ta dirait Ghérasim

Il en est des clameurs célestes qui montent de moi
Des échelles cosmiques
Des étoiles en fièvre
Des ambulants malades
Qui font des petits trous au ciel
Poinçonnent le paysage
Pour lui dire la direction
C'est là-bas, et là bas c'est quoi.
Les petits lacs de cendre que la nuit s'amuse
Avec sa main qui n'est pas main
Qui est ourlet de soie
A disperser puis dissiper
Qui avale.
C'est le cœur de l'Univers
Qui suce dans la nuit
Le sang chaud
Noir
De la nuit
Et l'expire
Jour
Bleu
Blanc
Gris
C'est selon les drapeaux
Les continents
Les jours à clairsemer
C'est selon
Les idées à déglutir
Selon les royaumes brisés
Qui forment des peuples de révolutionnaire.

J'ai vu des hommes la torche à la main
Qui voulaient mettre le feu
A la ville
J'ai vu des hommes
Qui avaient à la main
Une aube
Rouge
Et ils ne voulaient pas dire
"C'est l'enfer"
Et la promenaient devant moi.
Et l'enfer dansait dans la ville
Avec le bruit cadencé
Des soldats qui se croient
hommes, qui espèrent
Bouleverser
L'axe de l'Univers
Qui se tordra
Qui ploiera
Ou se brisera
Selon qu'il sera
Chaîne
ou
Roseau.

J'ai vu des colombes
Naître
Des corsets des jeunes filles
Et briser leurs baleines
De soie
J'ai vu des palombes
Arrêter le printemps
Avant qu'il ne percute la ville
Qui disait
"L'enfer est tiède
Comme le printemps."
J'ai vu ces oiseaux logiciens
Qui faisaient craquer les mathématiques
Et des chiffres qui dansaient
Dans des rades
Au milieu de centilitres
Décilitres
AU milieu
De physique
Chimie
D'alcools
Incolores
D'effets
D'atroces.

J'ai tant vu de choses monter de la mer
Tant de cris, d'orgueils et de marins
Leurs frocs trempés de peur.
Vu.
Tant de silence qui venait mordre la coque des bateaux
Lovés dans la houle
La marée étouffer l'amoureux
Pour apprendre un peu la mort
Le recouvrir d'un lange bleu
Ciel
Noir
Selon la saison
Si les palombes se reposent
Où si elles forment des murailles
Blanches et tachetées
Qui ont des ailes de paille
Ou
Des airs de merle.
Se pose sur les câbles de la ville,
Comme les gargouilles de pierre
Sur la Cathédrale,
L'ennui.

J'ai vu les pigeons roucouler
Et les moineaux rugir
J'ai vu la plume devenir grise
Et danser sur le béton
Comme une poésie
Y faire des rimes
Empressées.

Vu les nuages boiter sur le ciel
Passer en larmes de lumière
A imiter la pluie.

J'ai vu l'Océan qui gagnait la côte
Qui hurlait avec sa voix de torrent
"Je suis le jour"
L'homme bâtissait des plages
Pour lui apprendre la nuit.
S'évapore l'océan, sur le sable
d'Espagne,
Paresse est éther.
Océan
vient, parfois, rappeler sa colère
Puis s'allonge.
S'étend
Las.
Océan, belle ombre
bleue,
pantoufle
d'eau
Tu pares
La plage.

La grève a froid
Tandis que la Révolution
perle
L'Océan l'aime
Comme on aime
L'amante :
Parfois.

J'ai vu la mousse faire des bas aux immobiles
J'ai tant veillé, que j'ai vu la lumière peindre la nuit
J'ai vu la gouache qui s'usait et le pinceau blessé
-Ses poils décoiffés-
J'ai vu la nuit supplier d'être peinte avec les mains
Et je l'ai vu trembler quand le jour la caressait.
j'ai vu les étoiles poivrées qui étaient le frisson
Du crépuscule.
J'ai entendu le soir moudre le café
Pour étendre la nuit
Ou
La raffermir.

J'ai tant vu de ne pas dormir, tant entendu de te veiller, quand la fatigue t'absorbait. Je sais ce que dit la nuit, je connais sa voix et sa mélodie, j'ai entendu le chant du poète, volé sa vision de devin. J'ai bu des breuvages insensés qui ouvrent le monde, j'ai eu des philtres qui font tomber la nuit en moi pareille aux giboulées sur mars...

Un jour, quand mon corps reviendra là-bas, de la nuit qui dure, dure, dure, je t'inviterai dans ces endroits où l'on moque les sots qui meurent sans avoir goûté au poison de la vie. Un jour quand mon corps aura retrouvé autre chose que de la peur pour lui servir de muscles, autre chose que de lyre pour lui servir de voix, autre chose que de cordes pour lui servir de mains, quand mon corps aura repris sa place dans la constellation immense des planètes odieuses. Je te noierai en images, dans l'aube molle que tes yeux délaissent.

21 juillet 2010

Yeux bleus

Les yeux bleus m'abiment le coeur.

20 juillet 2010

X.

Elle n'était pas un être mais un adjectif.

La grammaire ne suffisait pas à me consoler de son absence. J'avais beau nous trouver des terminaisons, des conjonctions, rien ne nous rapprochait. Il ne pouvait plus y avoir de proximité malgré la rigueur sémantique. Elle ou moi, et ce ou conjonctif établit la distance qui nous séparait. Il y a entre les pronoms tout un pays de neige. On ne se méfie pas assez de la grammaire, on la croit associant et elle ne sait qu'exclure.

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