BOUH !!
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Superposition. Hyperbole. Répétition. Je ne suis pas
d'accord, un désaccord criant, qui hurle, je ne suis d'accord
avec rien, j'ai l'esprit des contradictoires, j'ai l'esprit qui dicte
Toute la nuit je m'agite. Le visage, des rebelles, des traces qui,
ah, les ongles plantées, dans la prunelle, comme. L'odeur
gluante des Marlboro qui cogne les pavés. Je fume une
cigarette en bois, je fume un bâton d'encens. J'écris à,
j'écris sans qu'on me lise, j'écris comme à mon
journal, et sans qu'on comprenne vraiment. Je vois vivre, ça
s'appelle merveille, les rapports entre dominants et damnés.
Les trains s'arrêtent sur moi, rentrent, rentrent dans mon
ventre, déraillent sur mes dents qui tirent la sonette.
Rouillés, je capte la lumière et ça ne s'arrête
pas, une W.inchester me flingue sans savoir, croit être l'arme
seconde, malgré son canon qui crie. Pour que je me tire
dedans, boum, une décharge. J'ai les dents rouillés.
Qui mâchent, la mache. Devant, la mer, l'horizon vide et clair,
et plat d'un pays, mais je pense aux trains, à un train rouge,
j'y pense, il ne s'arrête pas, pas tout de suite, il emmène.
J'en digère des trains, pour te trouver, j'en digère
pour bricoler contre l'énigme, je cherche les bras ouverts sur
la Seine. Rue. Saint. Rome. L'aube sera légère, je
crois, tellement ouvert, tellement de trous. Complaisant. Je te crie
des mots de muets, je te crie des mots sourds. Ils sont autour de
toi, et ça s'allume comme les beaux jours, ça s'allume
comme des nuits qui ne viennent pas. Je défigure les paysages
qui passent, le train, gare. Le Nord. Des feux d'artifice. Des
étincelles, oui, je me frappe les yeux avec des bleus. Des
besoins, tellement. Je relève mes cheveux, tellement chaud de
mes plaies, tellement chaud, j'aime, ça ne cède pas
sous la pressions. L'image qui me colle dans la mémoire. Je te
tiens la main, je la regarde, je la glisse, un anneau d'air. Tu
existes, je te tiens, parce que c'est tellement douloureux la nuit en
moi, parfois, tellement tendu, tellement nerveux la nuit qui craque.
Je suis forcé de m'enlever la peau pour tourner des pages, je
suis forcé, la mutilation des pages. Ne ferme pas les portes,
laisse les ouvertes. J'ai chaud à ce point, ouvre la fenêtre.
J'ai chaud, casse la vitre noire. La mer ça commence à
peine, la mer j'en ai besoin, j'en ai besoin, là pour la
chaleur, les vagues mauves, la main dans le sel, le bras vers le
ciel, viens qu'on décapite, qu'on décapite, qu'on
arrache la tête blessée. Mais les blessures ça
s'écoule. J'ai le mal de mer qui touche mes genoux, je suis
insensible aux éléments du décor, insensible à
la marée grise. Vite, un mouvement, je tends mon bras, comme
si je tenais une épée au bout. Je laisse ma main. Qui
bouge dans les méandres rouges. Les empreintes, c'est pour
nous, ça s'imprime. Vite, vite, je sais, écrire, vite,
ce que je retiens, des jours, des nuits, des nuits entières
qui s'entassent dans un train qui me rentre dans la peau. Qu'est ce
que je raconte ? Mon délire, mon amour, mon délire.
C'est une folle exclamation, tu sais. Joyeux, je suis gai, des
rondes. De fumée, souffle au visage, soufflet. Le dos fragile,
comme le tien, fragile, arrête de te cacher, c'est le dos qui
s'imprime, encore un peu à patienter. Dévorer. Des
jours vécus différemment, avec une différence au
coeur. Intacte, différence. C'est fou mais je ne crois pas aux
fous. Tu comprends, je t'écris, à toi, là,
l'envie cheville au corps. Je peux peindre un mur misérable
avec mon sang, pour que tu lises, ça, j'ai le temps pour, je
ne comprends pas ce que j'écris, j'ai des écarts, des
envols dans l'oeil droit, c'est pour ça que je ne peux pas
parler à la foule, merde, merde. Je ne peux pas leur causer.
Je peux me gratter l'oeil et détruire l'écosystème,
la vie animale. Sur mon visage, j'ai un oiseau écrasé,
des traces d'ailes minuscules entre les yeux. Lance moi ta colonne
vertébral, lance moi, écrire, écrire, je ne sais
pas faire, j'envoie mes forces sur le papier, mes forces désossées.
Ecrire, je veux balancer mes forces avec toi, c'est ça
l'amour, c'est là le désir au sommet, tu vois, c'est
jonction des mains, des bras de fleuves. Je suis fou, mais je le
sais, et j'emmerde les mots ils ne suffisent pas à calmer,
pulsion, réaction pulsion d'envie. Mal au corps, tu comprends,
de ça, là, l'inconnu, toi, dans mes tripes, et mal de
cette voix colorée qui m'hurle dedans, concrète. Ferme
les yeux, la peinture qui recouvre d'or la paupière, d'un
trait bleu. Ecoute, ecoute, écoute moi, comme ça fait
mal, alors balance moi au dessus d'une hâte, d'un précipice,
balance le privé, privé de moi. Je pense à un
cutter quand je me déshabille maintenant, je pense à
une entaille qui saigne, un déséquilibre dans le corps
parce que ta présence, toi, m'essouffle, mais tu ne sais pas.
Chut, n'écoute pas, je ne sais pas ce que je dis, je me
décapite, je suis la guillotine, viens. C'est sûr, je
ferai tomber toutes les peurs, la lourde liberté qu'on entend
dans le sable et nos jambes prêtes à parcourir la
steppe, c'est la liberté, la liberté. Mais je les sens
nos mollets prêts à courir toutes les étendues
qui s'alignent. Viens, on fait des portraits romanesques. Trouble,
trouble, j'étouffe, tellement chaud. Mais chut. Comment, on se
fait comprendre, quand toute la mer à tes pieds ? Toute la mer
pour m'abreuver. On va décapiter au cutter, encore, une
phrase, s'ouvrir le ventre à cette passion.