Booba.
Sur les 5 visages Il en manque un. A la place un rectangle vide.
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Ce chapitre fait suite à un que je n'ai pas posté. Deux personnages, celle qui parle ici et son ami, vivent en colocation dans un petit deux pièces. Elle est au RSA, il est pion. Tous deux touchent les APL. Un contrôle de la CAF, les soupçonnant de concubinage, menace leurs allocations.
Des doigts ce sont de gros doigts velus qui gros doigts velus malaxent l’espace.
Je suis composée…je suis l’espace même malaxé par les gros doigts velus.
Je croyais…j’ai cru que j’étais faite de ciel. Même pas le plâtre d’un plafond insalubre s’il faut tout…trop dire.
Je suis ce volume creusé malaxé par les gros doigts velus
pendant qu’ils…
je regarde l’étoile dansante au mur, la télévision allumée, la télécommande pressée par les gros doigts velus étaient-ce ceux là ou d’autres.
On m’a dit, travaille, bosse…sinon…on m’a dit…récure des chiottes sans quoi…on m’a dit c’est pas si mal…on a compté sur les doigts…l’intérim, auto-entrepreneur…C’est bien ça…ça vous irait bien…beaucoup de liberté le statut…oui la précarité…mais il faut voir les avantages. précaire…oui….bon…le SMIC au pire…C’est un bon début…le SMIC. Le C de SMIC vous savez…ça veut dire croissance. SMIC ça termine par une promesse…il faut voir les choses du bon côté…moi je fais de mon mieux…mais…
J’ai dit d’accord…on va essayer ça…Déjà je voyais sur son bureau des gros doigts, des gros doigts velus, qui malaxent. Ses doigts à elle.
En rentrant, j’ai pris des photographies de moi. Le plus difficile ça n’a pas été le corps nu, les poses et tout. Ca a été le visage. Ca devenait vrai à partir de là ; moi sans aucun doute possible. J’ai hésité à flouter puis j’ai pensé à des chiottes, des chiottes pleines de merde. Ca a été plus facile.
J’ai hésite à attendre Etienne, mais il bossait et je ne voulais pas lui en parler tout de suite. Je ne sais pas encore où et comment mais je lui en parlerai. J’aurai besoin de l’appart desfois sans qu’il ne soit là, ni ne risque de débarquer.
L’appareil photo posé sur le trépied, autant faire ça bien. Régler la vitesse d’obturation, la profondeur de champ pour faire comme il faut. Me donner, sous l’objectif, un air de promesse.
(j’ajouterai ici des détails techniques de meilleure qualité) 1600 iso f/5,6.
J’ai dit d’accord sans haine, avec dépit et dégoût.
D’accord oui…il faut bien haha…sinon…contribuer voilà…s’insérer c’est mieux…C’est pas une allocation d’attente…comme vous dites…quelque part c’est une incitation…je n’avais pas perçu la chose comme ça…c’est intéressant…haha oui non pas un choix de vie…quand même…
on a ri ensemble avec l’assistante sociale et qui, occupant sa fonction d’agent de contrôle me rappelle le gouffre qui se tend devant moi. La rue, le dénuement le plus total. Le passage de la pauvreté à la misère. La précarité, tant que l’on a un toit, ça se gère. Le problème de la rue c’est qu’on ne vit plus au jour le jour mais carrément heure par heure. Que parfois, à 23h30, il nous manque 5 euros pour l’hôtel social ou un repas un peu consistant. Un soir, un type de 20 ans est venu me voir pour me demander quelques euros. Il en avait besoin pour loger sa copine ce soir là. Ils avaient trop peur tous les deux de la laisser à la rue. Le nombre de viols commis sur les femmes SDF est monstrueusement élevé. Le mec avait abandonné son job à courtepaille où il était agent polyvalent (ça veut dire qu’il prenait les commandes, les déposait, rangeait le stock, passait la serpillère). Le SMIC, évidemment. La boîte refusait la rupture amiable qui lui aurait permis d’obtenir des indemnités chômage. Il avait 20 ans. Inéligible au RSA.
On me menaçait de ça. De la rue, de la misère, de la précarité extrême, du viol. On me menaçait dans ce bureau dépouillé en ne prononçant jamais directement la menace ; l’énonçant par détours mais inflexiblement. J’aurais aimé, j’aurais du lui cracher à la figure : l’alternative que vous me proposez c’est le viol rémunéré ou le viol tout court.
« Femme de ménage (et les hommes??), métier à risque. L'emploi de nombreux produits nettoyants toxiques met en danger la santé des agents d'entretien. Benzène, éther de glycol, acétone, autant de substances connues pour leur toxicité et pourtant manipulées quotidiennement par certaines catégories professionnelles. »
C’est ça récurer les chiottes, les produits chimiques simplifient la tâche. Il faut frotter un peu moins fort pour récurer plus de chiottes, au final. Ca ne diminuera pas l’amplitude horaire ni n’augmentera le salaire. Les gains de productivité sont pour d’autres.
Les dirigeants, lors de la réunion annuelle présentent ainsi les faits : L’incorporation de moyens modernes (mortels c’est moi qui commente) a permis d’augmenter la productivité de 12%, de limiter l’augmentation des effectifs de terrain et de maintenir la compétitivité de notre groupe. Ceci à périmètre salarial constant. Je vous invite à consulter la page 42 du rapport remis à l’entrée et d’observer la progression du CA.
On en oublierait presque l’odeur de pisse.
Quelques clics. Attendre que les photographies chargent. Imiter les autres profils en variant un peu, histoire de s’adapter au…marché. Se distinguer tout en demeurant dans la norme ; ne pas trop choquer les attentes mais les surprendre assez. Efficace. Proactive. C’est marrant, chaque fiche ressemble à un C.V. On énumère les compétences, on évalue même sa maîtrise linguistique. Français, Anglais, Russe…Trois étoiles le maximum, pour dire courant. Une pour notions, « je comprends tes ordres » j’imagine. Un nombre incroyable de pages mentionne le russe comme langue maternelle. Je ne sais pas, ou je ne sais que trop, le parcours de ces femmes.
Les clients notent les escorts qu’ils ont fréquentées et commentent la qualité des prestations. Plusieurs catégories : massage, social time, propreté… Certains clients exigent, au-delà, du cul, du 69, de la levrette, du cum in mouth, du french kiss ; exigent au-delà de la variété des contorsions sexuelles amitié et considération. Simuler le plaisir. Simuler l’affection. Ils se comportent avec les femmes comme face au dîner à noter sur tripadvisor.
En continuant de remplir ma fiche, je m’aperçois de la terminologie étrange employée. Pour parler de baise on dit « massage » tout en listant, pourtant, les pratiques sexuelles proposées ; quant à l’aspect monétaire on le dissimule sous un ironique romantisme : on ne dit pas 200 euros l’heure mais 200 roses. Prolongeant ce langage les prostituées se divisent en deux grandes catégories, poreuses l'un à lautre, les PSE ou les GFE. PornStar Experience ou GirlFriendExperience.
Sur Chrome j’ouvre un nouvel onglet pour oublier un peu tout ça. Sur le site de franceculture, j’écoute une émission j’entends « entre récurer les chiottes et être pute j’ai choisi de braquer ».
Je poste, régulièrement, des chapitres de mon roman en cours d'écriture. Celui-ci s'appelle Le livre en trop ou la littérature surnuméraire.
La bande d'amis qui se retrouve ici n'a pas besoin de contextualisation me semble-t-il.
Jour 4 : Chapitre 4 - InDécise - 1925 mots + images
Le roman entier chronologique pour lisibilité : Roman Entier
Sarah D., ferme l’ordinateur. Sarah D. aime à découper ses journées et les faire discontinuer, entretenant des activités intensément vécues et de peu de rapport, sinon, elle Sarah D., d’en être le point de rencontre. L’étreinte aérienne, la consultation des fiches, l’entretien et ses sociabilités, la discussion avec le taxi nerveux de New-York qui, à la manière du serveur parisien, se comportait avec l’exactitude attendue, l’errance virtuelle. Et maintenant…
Sarah D. ne compte de sommeil que celui de la longue parabole aérienne. Sarah D. n’en réclame que peu et adore cet état d’ébriété lorsque le sommeil, réduit à sa portion congrue, ne garde pas dans sa gangue les pulsions. Cet inconscient, qui de ne pouvoir s’exprimer dans le rêve, avec toute sa barbarie, son amour, son désir, se manifeste dans le réel, le concret. Elle, Sarah D., n’en laisse rien paraître, le visage que Sarah D., affiche s’adapte aux contextes, elle le modèle selon les circonstances, dans une plasticité infinie, il existe des Sarah D. de toutes les saisons, sous tous les ciels et à Pei-king, comme elle apprend qu’on le transcrit en pin-ying elle sait la forme souple du salut des hommes qu’elle imite, parfois, dans un mélange de transgression, dépassant sa condition de femme, et de respect, connaissant le geste culturel. Au nombre de ses pouvoirs, nous devons ajouter, celui de surprendre et, par là, de garder toujours l’initiative, la plus apte à avancer, à diriger.
Sarah D. s’apprête à sortir, tard dans la nuit de New-York, la ville ne dort jamais, certes oui, mais, au fur et à mesure, de ses voyages, elle s’aperçoit que de plus en plus elle somnole. Peu importe, elle cherche, Sarah D., ici, comme partout et souvent, un épuisement, d’où elle, Sarah D., trouve l’inspiration, cette inspiration continuation de son inconscient maintenu aiguisé, la guide, bâton de sourcier et la mène dans les aventures noueuses dont elle fera récit, plus tard, dans son appartement lorsqu’elle devra, Sarah D., inventer, un voyage à venir. Sarah D. compose et compresse ses expériences, les déplace, subtilement. Sarah D., adapte ses récits illusoires. Elle pourra se passer ailleurs, cette aventure new-yorkaise, cette odeur, ce parfum de rat, d’égoûts, de phamarcies ouvertes tard, protégées par des grillages compliquées comme si le fantôme de l’ancien Bronx encore pouvait dégainer son arme à feu, Sarah D., en changeant les termes photographiques, l’angle, les mots parfois, remodèlera ce souvenir, le projetant à Londres, Madrid ou Nairobi. Sarah D. décide.
Sarah D. voyage presque nue, si quelque chose manque, Sarah D. l’acquiert sur place et, si ce manque ne manquait que, là, ponctuellement, dans le périmètre défini, limité géographiquement et temporellement par le voyage, elle l’y abandonne à qui veut, charité ou ordures. Il lui arrive, bien entendu, de trouver, au cours de son voyage, une rareté, bibelot dérisoire pour tous ou pièce de haute-couture, que Sarah D., ajoute à son leste de retour. Ceci, aussi, le voyage, l’incertitude de ce qu’on laisse, de ce qu’on mène. Mais tout ceci, ce sont des phrases pour les autres, de petits encarts sous un tableau, qui n’informe de rien. Des expressions, algéco de la langue..
Sarah D., flotte au-delà et en-dehors de bien des considérations, qui vit hors de la lutte pour la survie, qu’importe son empathie, finît par ne plus s’encombrer d’une éthique inutile, celle qui ne change rien.
le colibri pour faire sa part devrait se jeter dans le feu de forêt le doux parfum du plumage coloré de bleu et de braises le colibri symbole de la brûlure de là colibri sa part le poème transmis celui du crépitement l’alliage de trois signes terre feu air le colibri qui sa part arrogante autrement commet
Pour Sarah D., les palabres de la sobriété, servent de prétextes et d’excuses, de limites, pour beaucoup, à toute subversion. Prenez les armes, faites feu et puis. L’épicier maugréant contre la grève des transports tandis qu’il range les courses de Sarah D., dans son sac, il dit, fier, qu’il n’a jamais fait grève et, un client, l’oreille traînante, Sarah D., limite les interactions, les gens, elle le remarque depuis longtemps, parlent très bien seuls, lui réplique et si on tuait les riches et là, l’épicier, le non-gréviste, la mine grave, là, acquiesce et demande, déjà, songeur le fusil, serrant le sac qu’il remplit comme la crosse de l’arme, un regard vers Sarah D., elle se demande, à ce moment-là, ferait-il feu contre moi ? Où serai-je moi ? Puis, elle sort de la boutique.
Si elle devait, tandis qu’elle s’habille, la jupe noire, asymétrique, Sarah D., égrener ses fautes, la chemise blanche, d’homme, faite sur mesure, dans une boutique d’homme, morales et que demain devait se réunir le tribunal des infractions individuelles, les chaussures une hésitation, contre l’humanité, c’est à dire sa persistance sociale et écologique, sûrement que la liste, les colliers, fines chaînettes mêlées de tocs et de précieux, des griefs s’étendrait longtemps, de quoi essouffler le procureur chargé des poursuites, si elle devait, aussi, être jugée de ces actes, ceux-ci, de se subsumer, les bottines vernis en cuir de veau glacé, la semelle renforcée par un poinçon de métal, en la seule catégorie de, société de consommation, lui vaudrait une peine légère, analogue à nos Travaux d’Intérêt Généraux, elle est prête.
Sarah D., avant de sortir, liste, tout de même, ce que, la fin du monde arrivant, de quoi elle porterait le blâme, c’est à dire non en tant que autrice de la destruction, mais coupable de sa passivité, voisine, passablement actrice - de loin, négligemment, ne changeant rien, ou peu, et toujours du mauvais côté de la pente.
Sarah D., :
Sarah D., se demande ce qu’elle oublie et ne trouve pas cette liste si terrible, comme si, malgré elle, Sarah D. se redoutait plus ignoble. Elle constate, Sarah D., une distance, essentiellement, des préoccupations mondaines et quotidiennes.
Surtout, Sarah D., constate qu’aucune perfection morale de sa part n’infléchirait significativement le cours du monde. Sarah D. se contente des obligations légales, surtout professionnelles, se soumet aux directives d’entreprises puisque désormais, l’essor du RSE « Responsabilité Socio-Environnementale des Entreprises » conduit toutes les entreprises à réformer leurs pratiques et leurs conséquences environnementales. Comme tous les labels, celui-ci exige plus de ruse que bonne foi. En ces matières le juge de paix demeurera toujours et indubitablement le profit. Il en va ainsi de la plupart de ces impératifs, qui, même violés, n’entraînent pas de sanctions assez dissuasives.
Sujet, source de discordes, plus molles encore, avec quelques amis ou connaissances, les indignés de la dernière heure qui ne parlent qu’en tics de langage et que Sarah D. écoute sans protester, donnant son assentiment à chaque saillie sans rien n’altérer de son comportement. Eux, partent satisfaits, prosélytes accomplis, ne surveillant pas, ou pas encore du moins, les pratiques réelles des convertis ou prétendus tels.
Sarah D. s’abstient de voir ces personnes dans des contextes qui les pourraient voir s’énerver et s’indigner. Elle les suit dans les lieux habiles de consommation, ceux couverts de label éco-responsables, étoiles michelin de la bonne conscience. Sarah D. suit du doigt tous les sigles, les décompte, certains, comme le commerce équitable, elle l’apprend en voyant rayée sur la carte pas changée pour raisons écologiques, à l’avenir elles seront toutes dématérialisées, la mention commerce équitable, noblesse perdue, remplacée par une autre éthique. Si ceux-là, missionnaires du vin naturel, lui pèsent trop, elle les projette loin dans le silence.
Sarah D., traîne avec ses pensées dans sa chambre d’hôtel, prête à sortir, parfumée déjà, le maquillage léger qui ne dissimule rien et souligne tout, Sarah D., marche dans la grande chambre d’hôtel, elle regarde par la fenêtre les lumières de la ville, des phares projetant partout leurs lumières, mille ports éclatés, chacun halant passants hésitants, ivrognes en construction ou simples égarés à la recherche d’une surprise. Sarah D., songe devant ces lumières, elle parcourt mentalement la ville qu’elle connaît bien de s’y rendre, depuis cinq ans déjà une fois par mois au moins. Elle observe les transformations de la ville, le reflux de toute une jeunesse, découragée par l’étroitesse des logements, leurs prix déments, la suffocation des grandes villes, celles où couvent les incendies.
Mehdi C., l’incluant dans le groupe, lui déclare que nous (toi, Sarah D., moi Mehdi C) sommes comme Elon Musk ce qui, de la comparaison d’une part et de ce que vienne d’une personne dont elle estime le jugement (à défaut de l’intelligence, les êtres instinctifs, ruent dans la vérité mais ne démontrent pas, le sort d’une conversation ne repose pas avec eux sur les ressorts de l’argumentation, ce qui peut être reposant ou fatiguant). Sarah D., ce jour, sans qu’elle ne vacille ou ne change, ou si imperceptiblement, que les effets n’apparaîtront que bien plus tard, réfléchît à ce libertarisme à quoi l’assignait Mehdi C., et, surtout, ne changeant rien, se rendît compte, à cause de son mouvement de rejet, qu’elle conservait un cadre moral, que certains actes, croyances, pratiques, ne pouvaient ni ne devaient entrer dans sa vie, que, si son individualisme d’apparât, devait la mener dans la proximité de Musk, elle devait le mettre sévèrement à la question. Tout bien compté, elle ne lui ressemblait pas encore assez, c’est à dire sur ce qui, elle pouvait la révulser, le racisme, le sexisme en somme tout ce qui dans le libéralisme nie l’altérité.
Sarah D., balaie maintenant les photographies, ces illusions passées, de ses précédents séjours à New-York, elle cherche, Sarah D., une rue qu’elle ignore, elle, Sarah D. de la parade ce soir, et que la Sarah D., des photographies, semble connaître. Sarah D., balaie les albums photos. New-York 2018, New-York 2019. Sarah D., bute ce soir, sur la possibilité de la nuit, de l’obscurité, son instinct semble émoussé, peut-être de ce qu’entrer au conseil d’administration, use, tout d’un coup, la pulsion de vie, prive l’être aussitôt admis d’un élan pour, cet être, Sarah D., en l’occurence, lui conférer les feints pouvoirs, que les jetons de présence, cette monnaie d’entreprise, se paie et ce prix ne figurait à aucune ligne du contrat ni du dialogue, que, par contamination, elle leur ressemble. Sarah D., cherche en elle, fore en elle cette force, au passé déjà conjuguée, elle le redoute, ça ce nous de Mehdi C., dans la comparaison avec Musk, ça, elle, nerveuse, souvenirs, avant, longtemps en arrière, le xanax fondu sous la langue, cette fois, avant, pour l’angoisse, l’accélération du rythme cardiaque après…ou avant…dans ces instants convulsifs de la vie qui s’étendait tout le temps, tout le temps. La contagion du néant, non, oui, elle ne peut, ne veut, tout s’effondrerait, là, ce qui compte, ce qui justifie le travail, les rendez-vous, ce non-lieu où elle évolue, ce non-lieu véritable que ce monde l’autre, le très-lieu ce pays des photographies qui pour eaux fortes se révéler exigent de Sarah D., la saisie du monde, la pulsion suivie, la vie reniflée, l’autre visage, la multitude des visages, Sarah D. l’indécise, elle refuse, Sarah D., de devenir ça, impotente, sinon…tout ça pour rien, sinon, cet appartement, cette oeuvre insituée, inusitée, qu’elle voudra bien un jour, peut-être, faire quelque chose, ouvrir le bras, désigner cette vie, cette accumulation d’images, comme un ensemble créé, une deuxième vie, un être conçu et connu à partir de lignes de codes et d’un langage indéchiffré, devenir, elle, pure parole.
Panique.
Sarah D. se sent mal
Sarah D. appelle le room service
Le room service dépêche un médecin
Le médecin mesure la tension de Sarah D.
Basse
Le médecin donne un somnifère à Sarah D.
Sarah D. s’endort toute habillée.
Je suis un impotent, j'ai le rapport social sous tutelle ET curatelle. Tu vois, moi, si je suis un bookaholic c'est que les gens ne me suffisent pas dans leur immense médiocrité qui tinte dans le vide. J'ai besoin de personnages, d'individus forts de résolutions et faibles de spasmes, qui sont là, tremblants, lâches mais puissants. Que les mots, les mots les circonscrivent, les dessinent en pleins et déliés, en creux et en entiers. Ce sont des chiffres qu'aucun comptable ne peut retenir sur sa calculatrice, qu'aucune mémoire arithmétique ne peut convenablement identifier. Tu sais pourquoi ? Parce que la littérature, ses héros, ne sont jamais JAMAIS des code-barre qu'un programme saurait évaluer, et stocker en rayon. C'est fou. L'humanité, la matérielle, celle abjecte qui traîne son âme en guêtres sur les pavés de l'existence, se range, s'évalue, se négocie. Elle a une valeur, un "potentiel marchand" pour le dire publicitairement correct.
Chérie, t'es une cible toi et tous tes potes, vous êtes des cibles, des larges idéalement le pouvoir (d'achat) inversement proportionnel à l'intelligence.
Et ! Je veux les voir les amantes, les filles noyées, les chaloupes chavirées et les pères impuissants, je veux lire moi des destinées funestes gravées sur du mûrier en scierie. Ce pourrait faire un jeu de mot explosif, un à moustache, bombes atomiques en devenir et même recouvert d'un voile -d'une burqah- d'antisémitisme. C'est facile, ouais, de les voir les coptes ensanglantés et les cooptés ? Ca va bien pour eux !
Oh, j'ai le rapport social camisolé, corseté et pas pour rehausser mes attributs. C'est davantage de l'étranglement esthétique, du bandé sévère autour du cou à vous faire jouir d'agonie. N'oublions pas que chaque pendu, comme dernier repas, goûte à la suprême extase. Donc, je raconte une histoire et je me perds, mon écriture est un delta, qui fuit dans tous les sens. L'eau, l'eau de mon visage, de mes lèvres qu'aucune éternité ne saura jamais assécher, retentit quand elle choit. Vous entendez, dans la nuit, ce frisson de solitude ? C'est mon coeur qui tombe sur la pierre, c'est mon être qui retourne la terre inutile et saccagée qui vous engendra, c'est ma plume qui vient déterrer vos précieux morts et violer vos lignées chéries. Je pisse contre tous les arbres généalogiques, j'en scie toutes les branches, qu'il n'en reste jamais que des aristocrates décapités, des "têtes au bout d'une pique".
Oui, je suis ça aussi, un barbare juriste sans loi.
J'aime le livre, le personnage qui se crée, et c'est avec lui, Werther ou Jean-Jacques, Faust ou Bardamu que je converse. Leurs ombres et leurs dépouilles silencieuses et immortelles ont infiniment plus -et mieux- à dire que le bruit dont se rassasie la foule, et qu'elle colporte. C'est la bonne nouvelle du siècle le bruit. Hé !? Il faudrait l'annoncer sans l'avoir jamais crucifié, le bruit ? Oh. J'aime ce "Oh" qui est une contemplation, des points de suspension sans cordes, sans ponctuation. Je ne veux pas vivre, moi, dans un monde enrubanné de coton, rembourré de poussière d'os, et de satin, je ne souhaite pas transformer chaque immeuble en cercueil, chaque cinéma en cathédrale. J'aime le mugissement des éléments, le pas furieux de l'amant qui vient de retourner Paris pour arracher à sa belle ses yeux, pour jouir de chacun des soupirs qu'elle expirera. J'aime, la musique de la vie, j'y danse. Je suis élégant et gracieux, naturellement, sans effort. Ma démarche suit le rythme d'un clavier bien tempéré malgré ma détestation de Bach cet "ennui symphonique". Je ne refuse pas, moi, à la Terre de trembler, aux plaques de s'heurter, aux corps d'exulter, aux bêtes de se meurtrir en hurlements, que la plume rugisse, que l'homme clame son existence, que le "Je", le "Je" unique, individuel et précieux sorte étourdissant de fracas de chaque faille terrestre, qu'il s'échappe en sanglots des milles abîmes laissées inertes par la foule trop légère pour s'y enfoncer. Chaque montagne doit accoucher d'un volcan en colère. Je l'aime moi, cette musique de la vie, infinie de tons ! Le bruit, lui, est mathématique, il se conjugue à l'impératif, à l'ordre, c'est militaire. La techno, est une marche militaire ! Deux temps, trois maximum. Une Deux, Une Deux, Une Deux. Qu'on ne s'étonne pas demain des instincts de mort dans les yeux des foules, qu'on ne s'étonne plus jamais des vies régies par des chronomètres et des trompettes synthétiques. "Feu". Infortunés que nous sommes à subir le déluge bruyant d'une armée qui se croit civile mais porte l'uniforme. Celui de l'originalité commune. Du bruit commun. La marque. Général, D.J, même combat.
Nous sommes des soldats pas des potentiels, pas des en puissance comme l'on est toujours au milieu d'un roman -ce ferait une belle mise en abîme, mais l'évoquant plus haut je craindrai de provoquer la bête couverte de blasphèmes-, nous sommes une armée sans campagne, à peine courroucée des manquements à l'étiquette. Nous sommes tous, commandés au bruit, aux impératifs. Lever. Coucher. Nuit blanche. Du festif organisé, enfermé. La boîte de nuit mais chérie c'est une caserne ! Alors la foule sort, conscrite inconsciente, titubant d'ivresse programmée. La guerre est ECONOMIQUE, c'est le champ de bataille du marché ! Il n'y a qu'à errer Boulevard Hausmann en période de soldes pour s'en convaincre. Le libéralisme c'est la guerre. Sus aux résistants, aux maquisards, que l'on enfume Tarnac, que l'on (vili)pende les résistants. Et. Moi j'ai besoin de livres, de romans, de génies à tutoyer chaque jour. Leur dire, moi, que dans mon ventre je crée. Bonjour je suis Dieu et aujourd'hui j'ai décidé de faire la nuit. Que l'ombre du bois recouvre la terre, avec ses carnassiers jamais rassasiés que sont la peur et la mort. Mon premier vertige me frappa alors que je gravissais le mo(n)t "extase". De son altitude je sentis le sol se dérober, l'Univers se fondre avec le vide. Ma tête tourna, mes joues s'empourprèrent et je divorçai alors du monde. C'est consommé, je suis hors d'un mariage forcé avec le monde. Excommunié. Le monde se décompose en trois strates : la famille, les adversaires (qu'ils soient amicaux ou non), les vagins. Cette dernière catégorie s' est estompée depuis que ma plume aiguisée me châtra.
Je suis sauvage, je me lèche les plaies où court de l'eau bouillante. Et mon corps grave, mon esprit lourd s'enfoncent dans les marécages sur lesquels vous passez sans les voir. Tous ces sables mouvants, tous ces pièges qui ne se déclenchent qu'au delà d'un certain seuil de gravité et que vous ignorez, légers et transparents que vous êtes. Je dois déployer mille efforts et recourir à des trésors de prévenance pour seulement vivre quand vous passez vous pareils à des feuilles mortes dans la vie sans qu'elle ne vous souffre. La vie est un champ de mine et vous êtes un poids inerte, comme le bruit qui vous agite les sens. Si l'on peut encore parler de sens. Vos bibliothèques sont des étals, et vos musées des déchetteries. La littérature me file le vertige ; vous me filez la nausée. Les personnages, les héros, sont grands, immenses, le corps percé de flèches ils ont toujours plus de sang et de lave que vous, dans vos êtres pansés, pansus de lieux communs. Oui, eux, vivent avec en travers du coeur des flèches qui traversent la nuit, des flèches serties de plumes grises aux pointes en acier, le corps entravé de clou ils sont libres ! Et ils vivent mieux, ils vivent plus intensément dans les geôles de leurs pages, quand enchaînés au chêne qui les enfante ils osent s'exclamer !
Déclamez, êtres humains, déclamez, faites sortir vos intestins et hurlez. Le langage peut, doit être grossier, violent, vulgaire, façonné dans le sperme et la merde. Crachez vos organes quand vous causez, d'un cri, que vos poumons essoufflés, que vos gorges assoiffées se répandent ! Je veux vous voir saigner, d'autre chose qu'une pale lueur vous sortissant des veines. Et merde à la fin, il est où le cri de l'humanité, dans quel bois sommeille-t-il que j'aille violer cette belle endormie, que je lui enfonce les dix-mille sexes de la littérature dans la peau, sous la chair vulgaire et tremblante. Je veux ça, que tous les bassins débordent d'extases, les féminins et les géographiques. On ne dira plus "tu" mais "T APOSTROPHE' " que tout se contracte à commencer par les corps des femmes. Et. Me voilà pris par le tourbillon, par la fièvre, la flamme. Je l'écris déjà, mes veines sont pleines d'azote je remonte brutalement de vingt-mille lieux sous les mers, j'ai fait un tour dans la littérature un profond. Et ça remonte, les petites bulles, la pression dans mon crâne, j'explose, je fuis de partout. Monsieur, regardez mes pages sont rouges comme un drapeau noir. Je suis écarlate, et si ça bout, que je transpire la littérature, que j'en couche des lignes de poésie sur des lignes non tracées, si j'attache aux marges invisibles tous les collabos que je croise, toute cette foule immonde et vendue, c'est un peu que je suis en vie. N'oubliez pas qui je suis, je suis la violence faite verbe, la nuit faite homme. Je descends, moi, et c'est mon ombre qui dégaine. Je la presse pour en sortir un jus de noir, un poison fatal. Buvez mes frères. Ceci est mon sang, ceci est mon corps.
M., à 19 ans, remportait le prix de Flore pour son premier roman. Quelques milliers d’euros, là-bas, où une bouteille, à chaque visite devait l’attendre. Or, M. ne peut se rendre à sa guise au café de Flore parce que sa mère lui ôta, comme souvent les mauvaises mères à l’amour fétide, une partie de ses forces. Cet amour, sordide, cet amour que cette mère, comme d’autres, croyant bien faire, souhaitant décider pour leurs enfants - conçus comme simples dépendances d’elles-même - cet amour arracha à M. la moitié de sa vie. Dépendances, j’écris et, plutôt, même, oui, remise et débarras où cette femme entreposait (et continue) ses névroses, ses jalousies, ses frustrations.
Dix-neuf ans, un monde à venir qui ne vint pas. Les cerbères se tiennent sur bien des seuils et cette bête là, devant l’avenir de son fils, montait une garde farouche, l’empêcha d’y descendre - ou d’y monter.
Elle engeôla (oui ou, vraiment, cage-ola - ses actes d’amour, de tendresse toujours, en vérité, dissimulent ou affichent le meurtre, le crime, la souillure) ce fils tout en, émue d’elle-même, se flattant d’être une excellente mère.
Elle suicida la moitié de la vie de son fils et l’autre, celle qui reste - immense - tient semble-t-il de justesse. Je crains souvent, comme d’autres, que le funeste projet de cette femme n'aboutisse.
Les pères de l’Eglise, d’Augustin à Tertulien, tenaient la reproduction (et donc les femmes) pour répugnantes à cause de ce que l’engendrement charnel contenait la mort et, donc, dédoublait la chute originelle. C’est d’avoir chuté que nous mourons ; et de mourir que nous chutons à nouveau.
Il fallut dix siècles de théologie pour retourner ce dégoût et valoriser, cette fois, la procréation. Seulement, je me dis à l’instant, cette méfiance, peut être, intuition des sages presqu’antiques, ne visait-elle pas seulement les mères-monstres ?
M. ne manque pas de délicatesse ni, par ailleurs d’excès.
M. et moi divergeons sur le lien même qui l’unit à sa mère. Je crois, moi, qu’elle voulait donner à sa vie (celle de M.) la forme qu’elle envisageait, elle. Surtout, il fallait qu’il obéisse, et quelle pire école que l’internement psychiatrique, la contention, les paralysies chimiques. Tout, dans le parcours médical qu’elle lui infligea raconte cette volonté de dressage, d’asservissement, de soumission. Pourtant, il ne se soumit pas. Il plaignit, se révolta. En vain. La main visqueuse de la mère assistée du bras non moins gluant de la psychiatrie s’étend(ent) à l’infini. Aucune cachette ne dure ni n’est sûre.
Femme duplice ? Elle admet que son fils soit un grand écrivain - et se glorifie elle-même d’avoir engendré cet écrivain. Seulement, manifestement, cela ne suffit pas. Ou, peut-être, ne comprenons-nous rien, nous autres, trop simples, trop d’une pièce. Amour inouï celui de cette femme bourreau-bourrelant. Goût romantique, très dix-neuvième, très déplacé, visant à instituer son enfant aux hauteurs mythiques et le sens du mythe, selon son goût faisandé (à elle), ne se peut atteindre que l'être-écrivain crevé de mille flèches ou, en la circonstance, le cerveau grevé de neuroleptiques ; il faut être martyr, se dit-elle, et, Judas solaire, elle accepte le rôle, la grâce duplice, du bourreau-déifiant. Soit.
Judas, lui, se pendit.
M. à la sortie de son premier livre décida de se consacrer à l’oeuvre dont il se sentait, si on peut dire, le responsable. Sa mère le refusa sèchement. Le rendit fou (la folie résulte de l'assignation, non de mesures objectives), l’interna, le damna publiquement (un procès). Sa mère condamna cette vie sans recours - sinon chimique - possible. Sa mère, que nous appelons ensemble sa « » tant elle se rend, chaque jour, un peu plus indigne de ce mot.
M., lorsque la vie, comme chez chacun, le déborde ne peut trouver nul secours chez V. sa « », là-bas, à Orléans où elle vit - comme dans un échec. Si M. se plaint, il ne reçoit que deux sortes de réponses : je te l’avais bien dit (c’est à dire : tu aurais du te soumettre) ou j’appelle la police (c’est à dire : j’appelle l’HP c’est à dire : tu devras te soumettre et mourir)
Il y a quelques jours, sous des poussées d’angoisse et de peur, Ma. faillit mourir. Il m’écrivit « j’ouvre le gaz » sans que je ne sache s’il ne s’agissait que de la parole excessive de l’écrivain ou, de celle, mesurée, lucide, du désespéré. Il s’agissait de la seconde. Sans nouvelles pendant quatre jours je parvins, à force de recherches, à trouver le numéro de sa « » avec laquelle je pris attache et son attitude me stupéfia. V., tout au long de la conversation, moi qui ne voulais savoir qu’une chose « Comment va M. », me répétait quelle extraordinaire « » elle avait été et tout ce qu'elle sacrifia et son amour immense et incomporable etc. J’attendais qu’elle me dise « M. va bien » non pas (pendant 20 minutes !) l’entendre m’expliquer, ce dont je me contrefoutais, sa perfection (à elle) morale. Il était à croire, l’entendant, qu’elle (ac)cumulait en son coeur, en son âme, en ses mains, toute la bonté de toutes les saintes, réceptacle ultime du bon, du beau.
A-t-on jamais vu sainte ou martyre mener quiconque à l’échafaud ?
Quel amour, oui, condamne ?
Poursuit en justice
Un fils
Interne-tue
Un fils ?
Sa sainteté immense brise la vie de son fils, cette « » lui refusa si fort, si violemment ce qu’il souhaitait être qu’elle le réduisit à la glace, à la cendre, à la fin. Avant ce message, cette ouverture du gaz, M. tenta de fuir sa « » pendant des années, craignant sa « » il évapora les 90 000 euros des gains de son premier roman. Cette dépense, matérielle, typologiquement signifie le reste, annonce l’advenir, cet épuisement des forces, physiques, littéraires. De chambres d’hôtel en chambres d’hôtel, de pays en pays, il échappa à la traque avant, épuisé, vidé, de revenir chercher un toit auprès de sa « », ignorant alors ce que serait ce toit : celui de l’hôpital psychiatrique - lieu de néantisation. Encore.
« » aurait voulu forcer en lui un destin auquel il se soustrayait de toutes ses forces s’en sachant, l’ayant prouvé, doué, lourd, d’un autre.
Par un pouvoir exorbitant elle l’assassina administrativement. S’il ne se destinait à ce qu’elle décidait, il devrait payer cher.
Elle insinua, en lui, le poison et se flatte, chaque jour, elle, de n’être que remèdes, les larmes de sainte, coulant effusion brutale, pour panser l’âme d’un fils bouleversé. Et tous les actes d’amour revendiqués de cette « » blessent. Tueront.
Les paroles de M. me fendent le coeur.
La « » de M. au lieu de lui apporter tout secours, matériel, affectif, moral, au lieu de ces étayages nécessaires, ne fit peser sur lui que la méfiance, le reproche, le soupçon, toute pleine de récriminations contre ses choix de vie. L’Art, souvent, oui, fait de l’homme ou la femme qui s’y adonne, un être tragique. Seulement, cette tragédie, provient de la nature de l’Art. Pas de la corruption des parents. Pour M. il en alla autrement. La littérature lui était douce et les parents atroces.
Lui interdisant cette route c’est sa vie toute entière, sa vie à lui, qui ne tînt qu’à un fil ces derniers jours, dont elle le dépossédait. Comment, par incompréhension et, si j’ose dire, par incompétence maternelle, de tels drames peuvent surgir et pourquoi, même, ces drames, ces tragédies de funeste envergure ne cessent de surgir, atroces ?
J’aimerais que ces choses se sachent, plus largement. Une semaine durant, à cause de l’amour malsain, défaillant, de sa « » je croyais perdre mon ami.
M., pour toujours, portera la marque de cette cruauté de celle qui dit, sûre d’elle-même et de son bon droit, « je suis une excellente mère, j’ai fait tout ce que j’ai pu pour lui ». Quand, essentiellement, elle employa ses forces à la destruction de celles de M.
Sa « » jamais ne comprît ce que l’art signifiait et, parce qu’elle ne le comprenait pas, voulut l’assassiner dans le coeur de son fils or, ignorant tout de l’Art, ne s’apercevait pas que toucher à la création c’était toucher à la substance même de son enfant. Au téléphone je disais à V., la « » de laisser son fils en paix, de l’accepter tout entier, qu’importe le coût de ses choix. L’amour d’une mère, d’une vraie mère, l’amour de ma mère, moi, me porte, me protège et défend, mordicus, chaque aspect de moi-même, et c'est ainsi, je crois, que l'on apprend, soi-même, à aimer.
Alors, le désespoir, jamais moi, ne peut m’être mortel, il existe pour moi un sanctuaire qui n’est pas la froide province et les portes épaisses des hôpitaux psychiatriques. Si j’ai un asile, il s’appelle Maman qui jamais ne se muera en « »-PSYCHATRIE.
M. a écrit un magnifique livre, l’Architecture, publié chez Fayard. Il faut, malgré la difficulté abrasive de ses lignes, le lire.
Les derniers échanges, avec M., me fendent le coeur.
Courage, très cher ami.
Je finis l’épisode où Loïs se venge de celles, affreuses, qui harcelèrent, moqueuses, son fils Reese. Reese, atonique dans son lit, incapable d’autre chose que pleurer et pleurer, Hal, son père, presque s’en félicite, puisque les premiers jours de sa douleur, humilié, il n’émettait pas le moindre son. Reese, malheureux, que son frère doit laver parce que les plus simples gestes lui sont devenus obscurs, il a régressé anté-naissance et, au lieu du liquide amniotique chaud, il baigne dans une mare de douleur.
Loïs affronte un cas de conscience de se surprendre, soudain, prendre du plaisir à ce qu’elle fait, à ce que la vengeance, en tant même qu’acte violent, la satisfait. Si je reviendrai, ensuite, par moi, il me faut ici un détour concernant qui moi me heurte avec, pour qui sait, l’injustice que l’on connaît. Lorsque des personnes agissent au nom du bien trop souvent ces personnes - je pense ici à Marine Simon ou Esther - se déchaînent, considérant qu’une juste cause permet toutes les violences, le renoncement à toutes les normes morales qui, en dehors de ces circonstances, auraient cours - ces mêmes personnes, d'ailleurs, s'indignent sûrement de ce que l'on veuille, par trop souvent, dépolitiser le sexe, lieu et pratique réservés. Un état d’exception de la morale qui devrait, pourtant, interroger en ce que, justement, un acte moral pour être moral vraiment, doit s’aborder avec prudence à cause de ce que, se prévalant de la justice et du bien, ses conséquences doivent porter bien et justice. Toute précipitation entraîne chaos. Prudence nécessaire. Sans quoi il ne s’agit plus que de cruauté et, in fine, l’objet ne devient plus la justice ni même la vengeance, qui en est la forme diminuée, un homonculus de justice, il devient le sadisme. La morale, ici, permet d’assouvir un vil désir et non d’atteindre la justice que, pourtant, on promettait d’accomplir. C’est la phrase de Marine Simon « Je ne dois rien à Jonathan » peut-être, effectivement, à moi rien, à toi, par contre, à tes actes et ton système moral, tout. Parce que la contradiction en toi porte dans son ventre des conséquences et, de les fuir, elles ne meurent pas, elles germent dans cette terre mauvaise, les fruits de ce mancenillier, je t’assure Marine Simon, ils sont vénéneux, leur ombre même est empoisonnée. Qu'on me pardonne alors, moi, de venir, peut-être des pourritures antérieures, du fumier, nourriture des porcs, que, dans tout ce désastre de fluides fécaux, émerge, moi, fruit, fleur carnivore, bien malgré moi, la baie vénéneuse. k
Loïs pleure devant son fils en lui rapportant ce qu’elle vient de faire, ces trois filles que, chacune, elle a torturé en visant ce qui leur était précieux. La première ses cheveux parce que fière de ses cheveux, la seconde, amoureuse de sa collection de poupées, les décapita toutes, la troisième la faisant passer auprès de ses parents comme une salope qui va se faire baiser partout et par tous. Loïs, en larmes, annonce à son fils ses récentes manoeuvres, désolé d’elle même de trouver dans ces actes un exutoire à autre chose que, seulement, consoler son fils. Elle s’en blâme, se reproche de cette forme tordue d’amour, regrette de, simplement, n’avoir pas écouté, juste, les sentiments de son fils de ne lui avoir offert que cette consolation égoïste, ainsi. Au lieu de l’attente muette. Reese, reprend vie. Il ne reprend pas vie devant le cas de conscience de sa mère. Il reprend vie d’obtenir une justice, de se rétablir dans le monde quand il croyait, pour toujours, se trouver du côté irrémédiable de la noyade, un équilibre qui lui serait rendu, une ligne de flottaison, une vie dont on le privait et qui, privant lui à son tour, retrouve de la vigueur. Alors, il dit à sa mère qu’il y en a une quatrième, qu’elle sait qu’il y en a une quatrième, mais le cas de conscience s’est mis en travers, il fait obstacle à la vengeance, une autre idée de justice, de bien, de mal, apparaît. Qu’elle doit considérer, sinon comment se dire une mère ? Reese va mieux, pourtant, Reese, reprend vie. Alors, ensemble, parce que Reese ressemble à sa mère, elle le lui dit, ils contiennent en eux tous les deux une forte violence. Ils se rendent chez la dernière et accomplissent le tout de cette justice, une vengeance parce qu’aucune institution ne prend en charge ces cruautés, je me trouve à un point semblable, elle tenta, pourtant, par le responsable scolaire, d’obtenir une médiation, devant l’échec elle recourt elle-même à sa propre force, à son propre risque. Elle soigne. Se soigne. Le soigne. Loïs, contrairement à celles qui moi me firent et défirent, se pose la question, Loïs cruelle, jubilante, oui, se pose un moment la question du bien et du mal, fait parler en elle la douleur de ces filles, ce qu’il y a dans leurs têtes. Elle n’agit, à la fin, qu’après ceci, sa vengeance se fonde, d’abord, sur un principe moral, philosophique, celui du doute, de la possibilité d’avoir tort, de faire trop, elle se demande si rendre justice se fait sans conditions, que la condition soi, même, la plus minimale : s'interroger. Ces filles, agresseuses, ne se posèrent nulle question, je parle de toutes ces filles, celles de la fiction, celles, aussi, irréelles autant certes, de ma vie à moi. Elles périssent, meurent et souffrent de cette absence de cas de conscience parce que, contrairement à ce que ces autres pouvaient imaginer, il ne s’agit pas, d’avoir mauvaise conscience.
Marine Simon, tu devais plus que tu ne crois. Si, jamais je n’attenterai à toi, de quelque façon que ce soit, parce que, après tout, ton confort moral te va bien et, après tout ce que tu as vécu dans ta vie de malheurs critiques je peux bien te passer ça. De justesse, je ne te mens pas, dans mon suicide, dans le cadavre pourrissant, quelque chose pour toi recelait, petite perle néfaste du fonds de la mort. Il y aura sur ton bonheur, peut-être un jour, un tout petit cas de conscience, comme ces grains de beauté dont on se demande, plus tard, s'ils ont toujours été là, ou si l'exposition prolongée au soleil provoque ce mélanome. Ce cas de conscience, petit plus tard, une tache de soleil, si l'on te demande, réponds que tu ne sais plus. Il faudra vivre avec.
Margot , pareil, je peux bien lui passer, elle vécut toute sa vie avec l’idée de son sexe répugnant, pauvre coquillage mal conservé. Disons, que sa souffrance, elle, qu’importe aujourd’hui le mensonge, elle le subît au passé. Disons que c’est la forme, à elle, de justice. Sa réponse au léché flasque.
Le léché flasque était une réponse à sa trahison. Arrêtons ici, seulement, le cycle des vengeances. Margot souci, de sa première tentative de suicide à neuf ans, de ses relations complexes et traumatisantes avec sa mère, a eu sa part de souffrance.
Celle à qui je ne passe pas, comme de bien entendu, c’est Chloé, qui, par bonheur, sera justiciable, elle, non pas de ce qu’elle me fit, dont j’ai assez plaint dans l’indifférence générale ses agressions sexuelles, mais bien, ici, de ce qu’elle viola la loi en produisant un faux témoignage
Pour m’endormir je lis ceci, en pensant à Chloé , ce texte ne parle que de toi, tu m’émeus ici. Dans le passage surtout puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.
Douce berceuse, parfois, le code pénal.
Article 434-13
Version en vigueur depuis le 01 janvier 2002
Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
Le témoignage mensonger fait sous serment devant toute juridiction ou devant un officier de police judiciaire agissant en exécution d'une commission rogatoire est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende.
Toutefois, le faux témoin est exempt de peine s'il a rétracté spontanément son témoignage avant la décision mettant fin à la procédure rendue par la juridiction d'instruction ou par la juridiction de jugement.
BOUH !!
Connexion Déconnexion Superposition. Hyperbole. Répétition. Je ne suis pas d'accord, un désaccord criant, qui hurle, je ne suis d'accord avec rien, j'ai l'esprit des contradictoires, j'ai l'esprit qui dicte Toute la nuit je m'agite. Le visage, des rebelles, des traces qui, ah, les ongles plantées, dans la prunelle, comme. L'odeur gluante des Marlboro qui cogne les pavés. Je fume une cigarette en bois, je fume un bâton d'encens. J'écris à, j'écris sans qu'on me lise, j'écris comme à mon journal, et sans qu'on comprenne vraiment. Je vois vivre, ça s'appelle merveille, les rapports entre dominants et damnés. Les trains s'arrêtent sur moi, rentrent, rentrent dans mon ventre, déraillent sur mes dents qui tirent la sonette. Rouillés, je capte la lumière et ça ne s'arrête pas, une W.inchester me flingue sans savoir, croit être l'arme seconde, malgré son canon qui crie. Pour que je me tire dedans, boum, une décharge. J'ai les dents rouillés. Qui mâchent, la mache. Devant, la mer, l'horizon vide et clair, et plat d'un pays, mais je pense aux trains, à un train rouge, j'y pense, il ne s'arrête pas, pas tout de suite, il emmène. J'en digère des trains, pour te trouver, j'en digère pour bricoler contre l'énigme, je cherche les bras ouverts sur la Seine. Rue. Saint. Rome. L'aube sera légère, je crois, tellement ouvert, tellement de trous. Complaisant. Je te crie des mots de muets, je te crie des mots sourds. Ils sont autour de toi, et ça s'allume comme les beaux jours, ça s'allume comme des nuits qui ne viennent pas. Je défigure les paysages qui passent, le train, gare. Le Nord. Des feux d'artifice. Des étincelles, oui, je me frappe les yeux avec des bleus. Des besoins, tellement. Je relève mes cheveux, tellement chaud de mes plaies, tellement chaud, j'aime, ça ne cède pas sous la pressions. L'image qui me colle dans la mémoire. Je te tiens la main, je la regarde, je la glisse, un anneau d'air. Tu existes, je te tiens, parce que c'est tellement douloureux la nuit en moi, parfois, tellement tendu, tellement nerveux la nuit qui craque. Je suis forcé de m'enlever la peau pour tourner des pages, je suis forcé, la mutilation des pages. Ne ferme pas les portes, laisse les ouvertes. J'ai chaud à ce point, ouvre la fenêtre. J'ai chaud, casse la vitre noire. La mer ça commence à peine, la mer j'en ai besoin, j'en ai besoin, là pour la chaleur, les vagues mauves, la main dans le sel, le bras vers le ciel, viens qu'on décapite, qu'on décapite, qu'on arrache la tête blessée. Mais les blessures ça s'écoule. J'ai le mal de mer qui touche mes genoux, je suis insensible aux éléments du décor, insensible à la marée grise. Vite, un mouvement, je tends mon bras, comme si je tenais une épée au bout. Je laisse ma main. Qui bouge dans les méandres rouges. Les empreintes, c'est pour nous, ça s'imprime. Vite, vite, je sais, écrire, vite, ce que je retiens, des jours, des nuits, des nuits entières qui s'entassent dans un train qui me rentre dans la peau. Qu'est ce que je raconte ? Mon délire, mon amour, mon délire. C'est une folle exclamation, tu sais. Joyeux, je suis gai, des rondes. De fumée, souffle au visage, soufflet. Le dos fragile, comme le tien, fragile, arrête de te cacher, c'est le dos qui s'imprime, encore un peu à patienter. Dévorer. Des jours vécus différemment, avec une différence au coeur. Intacte, différence. C'est fou mais je ne crois pas aux fous. Tu comprends, je t'écris, à toi, là, l'envie cheville au corps. Je peux peindre un mur misérable avec mon sang, pour que tu lises, ça, j'ai le temps pour, je ne comprends pas ce que j'écris, j'ai des écarts, des envols dans l'oeil droit, c'est pour ça que je ne peux pas parler à la foule, merde, merde. Je ne peux pas leur causer. Je peux me gratter l'oeil et détruire l'écosystème, la vie animale. Sur mon visage, j'ai un oiseau écrasé, des traces d'ailes minuscules entre les yeux. Lance moi ta colonne vertébral, lance moi, écrire, écrire, je ne sais pas faire, j'envoie mes forces sur le papier, mes forces désossées. Ecrire, je veux balancer mes forces avec toi, c'est ça l'amour, c'est là le désir au sommet, tu vois, c'est jonction des mains, des bras de fleuves. Je suis fou, mais je le sais, et j'emmerde les mots ils ne suffisent pas à calmer, pulsion, réaction pulsion d'envie. Mal au corps, tu comprends, de ça, là, l'inconnu, toi, dans mes tripes, et mal de cette voix colorée qui m'hurle dedans, concrète. Ferme les yeux, la peinture qui recouvre d'or la paupière, d'un trait bleu. Ecoute, ecoute, écoute moi, comme ça fait mal, alors balance moi au dessus d'une hâte, d'un précipice, balance le privé, privé de moi. Je pense à un cutter quand je me déshabille maintenant, je pense à une entaille qui saigne, un déséquilibre dans le corps parce que ta présence, toi, m'essouffle, mais tu ne sais pas. Chut, n'écoute pas, je ne sais pas ce que je dis, je me décapite, je suis la guillotine, viens. C'est sûr, je ferai tomber toutes les peurs, la lourde liberté qu'on entend dans le sable et nos jambes prêtes à parcourir la steppe, c'est la liberté, la liberté. Mais je les sens nos mollets prêts à courir toutes les étendues qui s'alignent. Viens, on fait des portraits romanesques. Trouble, trouble, j'étouffe, tellement chaud. Mais chut. Comment, on se fait comprendre, quand toute la mer à tes pieds ? Toute la mer pour m'abreuver. On va décapiter au cutter, encore, une phrase, s'ouvrir le ventre à cette passion.
Elle s'est retrouvée en face de moi. Assise comme un regret. "C'est ton regard, ta timidité, tu es mythologique, impénétrable". Je disparais. Je reviens. Je suis le mouvement. L' amoureux. Moi, je me résume à cette conversation avec elle, autour d'un thé. Je me résume à 4 heures de bavardage. Je me résume. Je suis triomphant, à un corps en décalage. Elle me prolonge. Mes gestes sont inquiets. Elle murmure "un jour, ça arrivera, un jour ça viendra". Je cherche un visage trés précis. Comme ces nuits qui pleurent. C'est l'une des dérnières fois que j'écris ici, je pense. La neige s'enterre sous la mer. Je m'en vais la puiser. J'ai le corps qui y glisse. Prenez-moi Monsieur sur votre divan, comme avec une femme secouée. J'ai les jambes écartées entre les yeux. Mon sexe est une cachette. Mon corps, une excuse à l'extravagance. Je suis l'élégance vulgaire, le délicat renard. J'ai des sabots de laine sur la langue, je m'irrite, m'assèche. Parcourez mon paysage, buvez en ma gorge, Monsieur. J'aime "Monsieur". Vous nommez avec ce qui n'existe pas. Vous m'appartenez. Mon homme, Monsieur. De mains en mains, je m'aggripe, m'attache. "Moi, on ne me posséde jamais. Je ne fais que passer." Il faut du talent. De dos en dos, je détache. Je ris en vous consolant. Prenez-moi Madame, comme avec votre fille, dans un berçeau de coton. Dépoussiérez-moi la bouche, étranglez moi de terre, apprenez-moi la vie, ses contours, ses désirs. Prenez-moi Madame, comme vous donniez le sein. Apportez moi vers le corps dur, tremblante, vers vous, le fruit secret et usé. Je suis le village au sillage clos de vos désirs les plus blessés. Je comprends les femmes. Les femmes m'aiment. Je suis asexué. Au grand Galop, M devant moi, frotte les recoins de mon imagination. Il faut me nourrir. Elle me demande "et toi, comment les appellerais-tu ?". Si j'avais un petit garçon. Un petit. Garçon. Victor. Je l'appellerais Victor. Comme j'aimerais me transformer en Victor parfois. Victor, l'effroyable poignée de verre qui briserait les visages des femmes enchantées. Enchanté, je m'appelle Victor. Je vais vous aimer pour mieux vous tuer. Je vous aimerais, parce que vous me plairez trop. Vous viendrez, pressée, vers moi. Je suis Victor, l'insensible. Je suis la guerre, la haine, la paix, l'amour. Je suis le personnage et le roman. Je suis la syntaxe et le style. Le clair obscur. Je suis la honte, l'arbre malade. Je suis l'auteur et le lecteur. L'autel et le sacrifice. L'esprit sain. Et je vous offre un thé Vermeille saveur miel sur la terrasse de votre bouche. Enchanté, je suis Victor. Vous et moi. Je suis vous. Alors, mon petit garçon, je l'appellerais Victor. Et si c'était une petite fille : Jade. Jade, la solitude des pierres précieuses. Jade, la distance. L'élégance de son pouvoir muet. La délicatesse d'un petite corps comme une griffe. Tu vois, M, je suis un peu, ces deux futurs enfants. Je m'appelle Jade et Victor. Je suis eux et moi. Je pourrais être vous. Entre temps, on m'écrit "Je pense à toi, alors voilà, je pense à l'inacessible, c'est humain". Alors je découpe, le milieu de mon corps, ma pudeur, la nappe, les cheveux de M. "Qu'est ce que tu fais ?". J'essaie d'être accessible aux autres que toi, tu sais, je m'ouvre, M. Portes ouvertes.Horaires précises pour jouer le jeu. Je regarde la marche pressée des promeneurs par la vitre, je les envie de me dégouter ainsi. "Toi, tu as le temps" me disait-on toujours . Personne ne sait. Que le temps jouit de moi. Je suis le corps le plus maléable du monde. De la salle. Le plus transparent. Je pourrais ne plus reconnaître mon adresse . Ma famille est un amour excusable. Je voudrais partir, mais pour qui, pour quoi, toi. Maintenant, pour toi. Ici, on me désire, mais je ne veux pas, je ne peux pas, je ne veux que toi. J'essaie d'expliquer à.
Je suis océan, je balaie les doutes, et je vole mon coeur.
Prenez-moi la main et engloutissez, comme des seins frais, des jus d'amour.
Je connais, le gôut de la passion.Le parfum de la passion.
Et tu m'écris "Mais je fais mal pour aimer."
21 ans. Toutes mes dents cariés de rage.
Introduction :
Mercure qualifie une fille qui pleure toujours, qui est toujours liquide.
Je suis atteint dans ce qu'il y a de pire, l'envie. Je suis rongé, broyé, dedans. Je n'ai plus envie, de rien, de gravir de métaphoriques montagnes. Je suis ravagé dedans, plein de dégoût qui me sature les veines et les artères. Il n'y a rien d'autre que vertige écœuré dans ma tête, mes bras, mes jambes, ma bite, mes doigts, mes yeux. Je ne veux plus rien. J'erre. Tout est médiocre. Tout est à détruire, à rapiécer, à ravaler, à piétiner. Il n'y a pas suffisamment de qualificatifs. Je garde comme dans le maquis que serait le crâne, des fulgurances. Comme des flèches, ou des pierres à tirer sur les chars. Je m'appelle, Ahmed, Mahmoud, et je lutte contre les blindés de David. David devenu Goliath. Goliath devenu Margareth. Je ne crois rien ni personne. Je sème des pièges et des perches pour les sots. Les gens sont des faons, et je ne suis pas un de ces idiots braconniers à mourir captif de son piège à ours. Je m'en fous. Je suis suspendu à mon arbre, moi, et j'attends la foudre. Quand je t'ai appelée mercure parce que toi toujours liquide, j'ai tutoyé le génie de l'arbalète. C'était un carreau précisément fiché dans le crâne. Mercure, c'est le métal qui pour métal qu'il est, se liquéfie au contact de l'air. Toi, mercure sans poison. Toi, mercure sans tellurisme. Toi, mercure sans pétase ni caducée. Toi mercure sans majuscule. Tu vois, je t'écris à toi, comme je pourrais renverser des siècles dans un puits tari. Tu es sèche et liquide. Oxymoron, sans style. Je suis atteint dans l'envie, et dire "atteint" c'est d'un optimisme sans faille, mon envie est une dépouille éthérée et cramée par la nuit. Je ne veux plus de rien. Je marche sur la corde des pendus, je l'ai déjà dit. Maintenant j'y titube avec assurance. Je suis soûl, moi, de certitudes variables, d'intensité troublée. Je me suis découvert mortel, poison, dangereux, ombrageux dans l'ordre agencé des épithètes selon l'architecture savamment organisé par le nombre d'or. Je veux, dire "mathématique anachronique", dire "Merdre !" m'exclamant d'épenthèse. Tu vois. Je suis sevré. J'ai la chance d'avoir pu l'être sevré, privé, vidé, épuisé. C'est à dire qu'un jour, de ces jadis que l'on accole aux tristes destinées, j'eus le corps neuf, méandre, troublé de substances, de sang, de vie, de couleur. J'eus du noir qui ne se limitât pas à tout griser. Ma palette contint à l'heure où elle barbouillait l'Univers les menstruations de mes petites proies idiotes, du rouge et du bleu, du vert et du blanc. Je possédai l'avantage de dicter au monde la frontière de ses cités, les amours ontologiques qui créèrent par la seule pensée des mondes démiurgiques et antagonistes, des dieux qui méprisés firent de la Terre un royaume et d'un soi balayé par l'amour de Dieu, un empire céleste. Je connus des voyages qui me transportèrent, jusqu'aux arches du monde, jusqu'à l'haleine de l'Univers vacillant. Tu l'as connu toi ? Avec tes aigreurs d'oublieuse ? Non. Assurément.
Mes journées pour désorganisées n'en furent pas moins versées dans l'infinie variation, de mon vivant j'eus le privilège d'être une symphonie à mille temps. C'est autre chose que du bruit mis en boite, fractionné et répandu uniformément, selon le code binaire, ternaire, nique sa mère, sur la route. Moi, vois-tu, de quand la musique faisait encore corps avec ma main, je volais, dansais, sautais sans répit, loin des autoroutes goudronnées d'habitude. Il ne faut pas manquer d'observer que les enceintes ne sont jamais que des bétonneuses qui étalent leur substance visqueuse et malodorante sur les routes droites et lisses de l'existence. Direction ? Sortie ? Jamais ! C'est un périphérique, qui tourne, tourne pour l'illusion du vertige, du mal de mer. On ne voyage pas. Le Bateau Ivre est Vingt Mille Lieux Sous Les Mers.
Je suis atteint dans ce qu'il y a de pire, l'envie. Je suis rongé, broyé, dedans et il ne me reste rien que de colère et écume. Une rage qu'aucun Pasteur ne saurait guérir de son hygiénisme répugnant. Que l'on approche de ma bouche, avec une précaution infinie, des mains thaumaturges pour que l'on sache, que je ne rigole pas moi. Je n'ai pas de glaive mais des dents, des ongles et une colère aveugle et sourde. Une colère fâchée d'être ainsi handicapée, privée de sens cognitif, du contact de l'autre, elle n'en étend que plus loin, que plus fort, ses tentacules monstrueuses.. J'ai le coeur plein, la poitrine pleine de liquide séminal, et j'éjacule moi, de mépris et d'hétérolyse. Il faut faire "BOUM". Que ce soit retentissant ET resplendissant. Hier, ils en gravèrent des six dans leurs rages et affirmant sûrement que s'ils dussent mourir ce soit la mémoire cornue.
Je suis châtré, chérie, il ne me reste rien que la haine, une haine sans raisons, une haine contre le fait même d'haïr et d'exister, d'être là tous, à transbahuter des oeufs, résumant l'action humaine, d'une boite à une autre. Je suis décapité d'envie, j'aurais beau avaler toutes les lignes que tu veux, mélodiques et sonores, blanches et poudreuses, neigeuses et séchées, craquelées, dessiner sur le sol des déserts fiers d'oasis, rien n'y changera. Je suis vidé d'envie, je n'ai plus cette substance qui me fait plisser les mots comme les yeux, qui me fait pisser le verbe comme une femme fontaine. Je n'ai que des haches à offrir, que des chaînes à nouer, que des bûchers à dresser. Je déborde d'une soif, d'une ambition proche de celle de tuer. Et pour la première fois je le clame du haut de la nuit, sur le sommet de sa crinière troublante, juste avant qu'elle ne s'éteigne la nuit pour faire allégeance au jour. Je te le clame à toi s'il te reste un peu de nuit dans le ventre, je veux faire mal. J'ai une carrière qui a écartée brutalement ses cuisses pour que je puisse y enfoncer l'ambition. Avocat d'affaires, ça sonne comme fils de pute mais en mieux. Mais ça ne s'est pas achevé là, puisque je suis grave maintenant, comme un accent, comme un octave, un Octave, un romain princeps, je suis juriste après tout il fait bien citer du latinisant. Alors. Et. Ce n'est pas fini, maintenant. J'ai tressé sur le crâne chauve de la légereté une couronne d'épines et j'ai suspendu son corps débile à une croix de songe. C'est ça. La Rome. Qui sot juriste n'y ferait pas allusion ? à sa décadence bruyante à son capitole qui vit les oies alerter les sénateurs. Je te le dis en vérité, je suis splendide d'écume, de rage, ça me surmonte le corps d'une armure d'écailles et de couleurs. J'ai un habit, moi aussi, pour faire la fête et la guerre. C'est le même tu sais, il est réversible. Côté face voyant, la fête, il attire le peu de lumière qu'il laisse quand on danse, côté pile, il est caméléon et la rejette. Je suis l'équilibre de l'Univers, moi. J'ai les deux réversibles mais mes griffes ne sont pas rétractables, elles tuent. Point. Point. Point.
Je suis une bête qui meurt, De profundis clamavi ad te, Domine. Je suis une bête qui hurle, qui varie l'écrit et l'oral, le raffiné et le sucé dans une camionnette. Bien comprendre que je parle d'une pute qui me sucerait de sa bouche édentée à l'arrière de sa camionnette du bois de Vincennes, ce n'est pas du verbeux, du poétisant. Je suis entre les deux raffiné et sucé, je m'appelle François-Damiens, bonjourS, je suis écartelé. On écrira sur ma face, sur mes jointures fendues qui reçurent comme une libation du plomb fondu. Pas du mercure. Du plomb fondu extrait des mines de minerai de fer qui m'éjaculèrent depuis l'Histoire l'asservissement des mineurs polonais à venir, la chaleur intérieure de la Terre qui se blottit contre mes adducteurs pour le grand plaisir de la foule voyeuse mais évanouie de Paris. Je suis un coup de grisou.
Oh, chérie, ce qu'il y a à dire, les chapitres à clore, les mots à façonner m'ennuient. Je ne suis pas un orfèvre, je suis un requin c'est ainsi que l'on qualifie les avocats d'affaire "Shark". Je ne relis pas, pas d'une ligne, je suis un souffle, une morsure. Je suis un avocat d'affaires en devenir, appelle moi morsure si tu veux que je te mange ton corps plat et ses platitudes. Je croque, je dévore et je ne veux plus rien que tuer. "Le sujet présente les caractéristiques classiques du sociopathe. Oscillant entre une peur phobique de disparaître et une envie frénétique de tuer pour se prouver qu'il existe". Fin de l'enregistrement dit le psychiatre. Est-ce que je me défendrai moi-même, quand j'aurais noirci mes mains de l'encre des autres ? Tu sais comment l'on dit d'une météorite qui se désagrège en pénétrant l'atmosphère ? On dit qu'elle s'est sublimée. Ce n'est pas magnifique, ça, d'imaginer le courant de l'air et sa vitesse qui luttent, qui luttent pour la sublimer. On croirait pas comme ça. Mais le Big Bang c'est de la poésie ratée. C'est un météore qui ne sut pas être sublime, alors pour se venger il éradiqua les dinosaures. Tu te rends compte ? Tous les drames sont des artistes ratés. Hitler. Peintre manqué. Goebbels ? Poète à la petite semaine. Finalement peut-etre devrait on te surveiller de plus près. Des fois que tu te réveillerais des instincts génocidaires. Quoi que. Quoi que. Maintenant que nous statistifions l'humanité pour la satisfaire, que nous la statistifions donc, comme on la recouvre d'une bâche hygiénique, qu'on la comptabilise, qu'on l'organise pour répondre au plus près du désir artificiellement créé, maintenant que l'on statistifie comme on s'encule dans le noir, tu auras peut-être la chance d'être l'artiste handicapée. J'ai un pote comme ça, qui s'est fait acheter par Pinault sa mongolitude tu sais, parce qu'il s'est échappé d'une Algérie en feu, en vert (et je dois t'expliquer, en vert parce que le Coran est vert). La médiocrité a un royaume, masturbons nous frénétiquement sur la tombe de la défunte putain ART cent millions de fois violés par des bouches profanes et avides. Bataille l'a fait. Il a pris sa main pour l'enrouler autour de sa bite d'écrivain, pour éjaculer sur l'épitaphe de sa mère. C'est là que tu vois combien Vian c'est du convenu, il a craché lui sur les tombes, lui. Alors qu'il faudrait réecrire dessus, à la pisse, à la merde, au sperme, au sang, nos épitaphes. "Ci-gît celui qui solitaire eût de l'esprit comme dix". Et voilà. "BOUM". C'est une déflagration que la vie doit être, pas une déformation, un musée des horreurs où défileraient entre médiocres trois génies au sang bleu. Non, non. Qu'on les crève les chiots en hélium, qu'on les brûle les taxidermistes-artistes, ces hémiplégiques de la création qui ne la voient désormais que borgne. L'ART EST BORGNE CHERIE, T'ENTENDS. Alors moi je suis enragé, avec mes stylos et mes griffes, ma bite disparue. Je crois que dans mon sommeil je me la suis tranchée, tellement ça fait longtemps que j'ai plus bandé pour rien.
Qu'on brûle tout ça, qu'on vive de terres brûlées, de vues de
l'esprit, qu'on bouffe de la boue, de l'humain, et là nous créerons,
nous serons l'anthropophage artiste. Après tout, tout ce vaut,
relativisme, c'est scientifique, Einstein l'a démontré, Lévi-Strauss a
confirmé. Tristes Tropiques je te le dis, je suis prophète en mon pays
qui commence à mes pieds et finit à mes yeux. Si je te rentre dedans,
on prolonge, je t'annexe, je suis juriste, spécialiste en droit
international, je peux te rédiger ton armistice, ton renoncement.
Si tu veux, toi, tu peux faire partie de la famille, avec un ciel noir
mais étoilé, avec de l'herbe courte mais verte. Tu peux en faire
partie, c'est vrai, parce que je t'aime bien, avec tout ce qui te
suinte du corps, de médiocre et d'amnésie, de suicide en suspens et de
jalousie mal endormie. T'aurais du demander, toi, l'enfant perdue à ce
que la gosse se pique à la même aiguille que la princesse au bois
dormant, histoire de ne pas trembler comme tu trembles dans ta vie.
Parce que tu trembles des orteils, tu as froid au dedans. C'est un
périmètre qui ne laisse la place à aucun soleil, à aucune réalité. Je
ne sais pas, moi, tu n'es plus jamais en chaleur comme dirait Brecht.
Tu ne fais que couler, pleurer, tu as rayé créer au sens originel, au
sens des entrailles, au sens divin.
C'est le drame de ta vie, mais tu n'es pas seule, tu es commune à le
vivre, clonée, vous êtes vide de spiritualité, de Dieu et de fournaise,
de peur véritable. Ils sont où tes soldats fantasmés au visage masques
à gaz ? Ils sont où refoulés dans ta mémoire ?
J'ai épuisé un peu de rage, je suis Mr Hyde et Dr Göring.
J'ai faim, soif. Je jette des pavés dans la mare. Sèche. Coup d'épée dans le mercure.
Je
crois que j'ai plus de talent que quiconque depuis que mon corps récite
comme un psaume le meurtre. Tu te convertis avec moi ? On doublerait le
nombre des fidèles d'un claquement de corps. Parce que les corps qui
s'entredévorent, claquent toujours les uns contre les autres. C'est
chimique, tu crois ?
J'ai vomi tellement de lettres. S'il me faut attendre toujours quatre heures et toi pour révéler ma fièvre, je périrais gercé.
Acta est fabulas.
21 ans, toutes mes dents cariées.
Introduction :
Mercure qualifie une fille qui pleure toujours, qui est toujours liquide.
Je suis atteint dans ce qu'il y a de pire, l'envie. Je suis rongé, broyé, dedans. Je n'ai plus envie, de rien, de gravir de métaphoriques montagnes. Je suis ravagé dedans, plein de dégoût qui me sature les veines et les artères. Il n'y a rien d'autre que vertige écœuré dans ma tête, mes bras, mes jambes, ma bite, mes doigts, mes yeux. Je ne veux plus rien. J'erre. Tout est médiocre. Tout est à détruire, à rapiécer, à ravaler, à piétiner. Il n'y a pas suffisamment de qualificatifs. Je garde comme dans le maquis que serait le crâne, des fulgurances. Comme des flèches, ou des pierres à tirer sur les chars. Je m'appelle, Ahmed, Mahmoud, et je lutte contre les blindés de David. David devenu Goliath. Goliath devenu Margareth. Je ne crois rien ni personne. Je sème des pièges et des perches pour les sots. Les gens sont des faons, et je ne suis pas un de ces idiots braconniers à mourir captif de son piège à ours. Je m'en fous. Je suis suspendu à mon arbre, moi, et j'attends la foudre. Quand je t'ai appelée mercure parce que toi toujours liquide, j'ai tutoyé le génie de l'arbalète. C'était un carreau précisément fiché dans le crâne. Mercure, c'est le métal qui pour métal qu'il est, se liquéfie au contact de l'air. Toi, mercure sans poison. Toi, mercure sans tellurisme. Toi, mercure sans pétase ni caducée. Toi mercure sans majuscule. Tu vois, je t'écris à toi, comme je pourrais renverser des siècles dans un puits tari. Tu es sèche et liquide. Oxymoron, sans style. Je suis atteint dans l'envie, et dire "atteint" c'est d'un optimisme sans faille, mon envie est une dépouille éthérée et cramée par la nuit. Je ne veux plus de rien. Je marche sur la corde des pendus, je l'ai déjà dit. Maintenant j'y titube avec assurance. Je suis soûl, moi, de certitudes variables, d'intensité troublée. Je me suis découvert mortel, poison, dangereux, ombrageux dans l'ordre agencé des épithètes selon l'architecture savamment organisé par le nombre d'or. Je veux, dire "mathématique anachronique", dire "Merdre !" m'exclamant d'épenthèse. Tu vois. Je suis sevré. J'ai la chance d'avoir pu l'être sevré, privé, vidé, épuisé. C'est à dire qu'un jour, de ces jadis que l'on accole aux tristes destinées, j'eus le corps neuf, méandre, troublé de substances, de sang, de vie, de couleur. J'eus du noir qui ne se limitât pas à tout griser. Ma palette contint à l'heure où elle barbouillait l'Univers les menstruations de mes petites proies idiotes, du rouge et du bleu, du vert et du blanc. Je possédai l'avantage de dicter au monde la frontière de ses cités, les amours ontologiques qui créèrent par la seule pensée des mondes démiurgiques et antagonistes, des dieux qui méprisés firent de la Terre un royaume et d'un soi balayé par l'amour de Dieu, un empire céleste. Je connus des voyages qui me transportèrent, jusqu'aux arches du monde, jusqu'à l'haleine de l'Univers vacillant. Tu l'as connu toi ? Avec tes aigreurs d'oublieuse ? Non. Assurément.
Mes journées pour désorganisées n'en furent pas moins versées dans l'infinie variation, de mon vivant j'eus le privilège d'être une symphonie à mille temps. C'est autre chose que du bruit mis en boite, fractionné et répandu uniformément, selon le code binaire, ternaire, nique sa mère, sur la route. Moi, vois-tu, de quand la musique faisait encore corps avec ma main, je volais, dansais, sautais sans répit, loin des autoroutes goudronnées d'habitude. Il ne faut pas manquer d'observer que les enceintes ne sont jamais que des bétonneuses qui étalent leur substance visqueuse et malodorante sur les routes droites et lisses de l'existence. Direction ? Sortie ? Jamais ! C'est un périphérique, qui tourne, tourne pour l'illusion du vertige, du mal de mer. On ne voyage pas. Le Bateau Ivre est Vingt Mille Lieux Sous Les Mers.
Je suis atteint dans ce qu'il y a de pire, l'envie. Je suis rongé, broyé, dedans et il ne me reste rien que de colère et écume. Une rage qu'aucun Pasteur ne saurait guérir de son hygiénisme répugnant. Que l'on approche de ma bouche, avec une précaution infinie, des mains thaumaturges pour que l'on sache, que je ne rigole pas moi. Je n'ai pas de glaive mais des dents, des ongles et une colère aveugle et sourde. Une colère fâchée d'être ainsi handicapée, privée de sens cognitif, du contact de l'autre, elle n'en étend que plus loin, que plus fort, ses tentacules monstrueuses.. J'ai le coeur plein, la poitrine pleine de liquide séminal, et j'éjacule moi, de mépris et d'hétérolyse. Il faut faire "BOUM". Que ce soit retentissant ET resplendissant. Hier, ils en gravèrent des six dans leurs rages et affirmant sûrement que s'ils dussent mourir ce soit la mémoire cornue.
Je suis châtré, chérie, il ne me reste rien que la haine, une haine sans raisons, une haine contre le fait même d'haïr et d'exister, d'être là tous, à transbahuter des oeufs, résumant l'action humaine, d'une boite à une autre. Je suis décapité d'envie, j'aurais beau avaler toutes les lignes que tu veux, mélodiques et sonores, blanches et poudreuses, neigeuses et séchées, craquelées, dessiner sur le sol des déserts fiers d'oasis, rien n'y changera. Je suis vidé d'envie, je n'ai plus cette substance qui me fait plisser les mots comme les yeux, qui me fait pisser le verbe comme une femme fontaine. Je n'ai que des haches à offrir, que des chaînes à nouer, que des bûchers à dresser. Je déborde d'une soif, d'une ambition proche de celle de tuer. Et pour la première fois je le clame du haut de la nuit, sur le sommet de sa crinière troublante, juste avant qu'elle ne s'éteigne la nuit pour faire allégeance au jour. Je te le clame à toi s'il te reste un peu de nuit dans le ventre, je veux faire mal. J'ai une carrière qui a écartée brutalement ses cuisses pour que je puisse y enfoncer l'ambition. Avocat d'affaires, ça sonne comme fils de pute mais en mieux. Mais ça ne s'est pas achevé là, puisque je suis grave maintenant, comme un accent, comme un octave, un Octave, un romain princeps, je suis juriste après tout il fait bien citer du latinisant. Alors. Et. Ce n'est pas fini, maintenant. J'ai tressé sur le crâne chauve de la légereté une couronne d'épines et j'ai suspendu son corps débile à une croix de songe. C'est ça. La Rome. Qui sot juriste n'y ferait pas allusion ? à sa décadence bruyante à son capitole qui vit les oies alerter les sénateurs. Je te le dis en vérité, je suis splendide d'écume, de rage, ça me surmonte le corps d'une armure d'écailles et de couleurs. J'ai un habit, moi aussi, pour faire la fête et la guerre. C'est le même tu sais, il est réversible. Côté face voyant, la fête, il attire le peu de lumière qu'il laisse quand on danse, côté pile, il est caméléon et la rejette. Je suis l'équilibre de l'Univers, moi. J'ai les deux réversibles mais mes griffes ne sont pas rétractables, elles tuent. Point. Point. Point.
Je suis une bête qui meurt, De profundis clamavi ad te, Domine. Je suis une bête qui hurle, qui varie l'écrit et l'oral, le raffiné et le sucé dans une camionnette. Bien comprendre que je parle d'une pute qui me sucerait de sa bouche édentée à l'arrière de sa camionnette du bois de Vincennes, ce n'est pas du verbeux, du poétisant. Je suis entre les deux raffiné et sucé, je m'appelle François-Damiens, bonjourS, je suis écartelé. On écrira sur ma face, sur mes jointures fendues qui reçurent comme une libation du plomb fondu. Pas du mercure. Du plomb fondu extrait des mines de minerai de fer qui m'éjaculèrent depuis l'Histoire l'asservissement des mineurs polonais à venir, la chaleur intérieure de la Terre qui se blottit contre mes adducteurs pour le grand plaisir de la foule voyeuse mais évanouie de Paris. Je suis un coup de grisou.
Oh, chérie, ce qu'il y a à dire, les chapitres à clore, les mots à façonner m'ennuient. Je ne suis pas un orfèvre, je suis un requin c'est ainsi que l'on qualifie les avocats d'affaire "Shark". Je ne relis pas, pas d'une ligne, je suis un souffle, une morsure. Je suis un avocat d'affaires en devenir, appelle moi morsure si tu veux que je te mange ton corps plat et ses platitudes. Je croque, je dévore et je ne veux plus rien que tuer. "Le sujet présente les caractéristiques classiques du sociopathe. Oscillant entre une peur phobique de disparaître et une envie frénétique de tuer pour se prouver qu'il existe". Fin de l'enregistrement dit le psychiatre. Est-ce que je me défendrai moi-même, quand j'aurais noirci mes mains de l'encre des autres ? Tu sais comment l'on dit d'une météorite qui se désagrège en pénétrant l'atmosphère ? On dit qu'elle s'est sublimée. Ce n'est pas magnifique, ça, d'imaginer le courant de l'air et sa vitesse qui luttent, qui luttent pour la sublimer. On croirait pas comme ça. Mais le Big Bang c'est de la poésie ratée. C'est un météore qui ne sut pas être sublime, alors pour se venger il éradiqua les dinosaures. Tu te rends compte ? Tous les drames sont des artistes ratés. Hitler. Peintre manqué. Goebbels ? Poète à la petite semaine. Finalement peut-etre devrait on te surveiller de plus près. Des fois que tu te réveillerais des instincts génocidaires. Quoi que. Quoi que. Maintenant que nous statistifions l'humanité pour la satisfaire, que nous la statistifions donc, comme on la recouvre d'une bâche hygiénique, qu'on la comptabilise, qu'on l'organise pour répondre au plus près du désir artificiellement créé, maintenant que l'on statistifie comme on s'encule dans le noir, tu auras peut-être la chance d'être l'artiste handicapée. J'ai un pote comme ça, qui s'est fait acheter par Pinault sa mongolitude tu sais, parce qu'il s'est échappé d'une Algérie en feu,en vert (et je dois t'expliquer, en vert parce que le Coran est vert). La médiocrité a un royaume, masturbons nous frénétiquement sur la tombe de la défunte putain ART cent millions de fois violés par des bouches profanes et avides. Bataille l'a fait. Il a pris sa main pour l'enrouler autour de sa bite d'écrivain, pour éjaculer sur l'épitaphe de sa mère. C'est là que tu vois combien Vian c'est du convenu, il a craché lui sur les tombes, lui. Alors qu'il faudrait réecrire dessus, à la pisse, à la merde, au sperme, au sang, nos épitaphes. "Ci-gît celui qui solitaire eût de l'esprit comme dix". Et voilà. "BOUM". C'est une déflagration que la vie doit être, pas une déformation, un musée des horreurs où défileraient entre médiocres trois génies au sang bleu. Non, non. Qu'on les crève les chiots en hélium, qu'on les brûle les taxidermistes-artistes, ces hémiplégiques de la création qui ne la voient désormais que borgne. L'ART EST BORGNE CHERIE, T'ENTENDS. Alors moi je suis enragé, avec mes stylos et mes griffes, ma bite disparue. Je crois que dans mon sommeil je me la suis tranchée, tellement ça fait longtemps que j'ai plus bandé pour rien.
Qu'on brûle tout ça, qu'on vive de terres brûlées, de vues de
l'esprit, qu'on bouffe de la boue, de l'humain, et là nous créerons,
nous serons l'anthropophage artiste. Après tout, tout ce vaut,
relativisme, c'est scientifique, Einstein l'a démontré, Lévi-Strauss a
confirmé. Tristes Tropiques je te le dis, je suis prophète en mon pays
qui commence à mes pieds et finit à mes yeux. Si je te rentre dedans,
on prolonge, je t'annexe, je suis juriste, spécialiste en droit
international, je peux te rédiger ton armistice, ton renoncement.
Si tu veux, toi, tu peux faire partie de la famille, avec un ciel
noir mais étoilé, avec de l'herbe courte mais verte. Tu peux en faire
partie, c'est vrai, parce que je t'aime bien, avec tout ce qui te
suinte du corps, de médiocre et d'amnésie, de suicide en suspens et de
jalousie mal endormie. T'aurais du demander, toi, l'enfant perdue à ce
que la gosse se pique à la même aiguille que la princesse au bois
dormant, histoire de ne pas trembler comme tu trembles dans ta vie.
Parce que tu trembles des orteils, tu as froid au dedans. C'est un
périmètre qui ne laisse la place à aucun soleil, à aucune réalité. Je
ne sais pas, moi, tu n'es plus jamais en chaleur comme dirait Brecht.
Tu ne fais que couler, pleurer, tu as rayé créer au sens originel, au
sens des entrailles, au sens divin.
C'est le drame de ta vie, mais tu n'es pas seule, tu es commune à
le vivre, clonée, vous êtes vide de spiritualité, de Dieu et de
fournaise, de peur véritable. Ils sont où tes soldats fantasmés au
visage masques à gaz ? Ils sont où refoulés dans ta mémoire ?
J'ai épuisé un peu de rage, je suis Mr Hyde et Dr Göring.
J'ai faim, soif. Je jette des pavés dans la mare. Sèche. Coup d'épée dans le mercure.
Je crois que j'ai plus de talent que quiconque depuis que mon corps
récite comme un psaume le meurtre. Tu te convertis avec moi ? On
doublerait le nombre des fidèles d'un claquement de corps. Parce que
les corps qui s'entredévorent, claquent toujours les uns contre les
autres. C'est chimique, tu crois ?
J'ai vomi tellement de lettres. S'il me faut attendre toujours quatre heures et toi pour révéler ma fièvre, je périrais gercé.
Acta est fabulas.
21 ans, toutes mes dents cariées.
Introduction :
Mercure qualifie une fille qui pleure toujours, qui est toujours liquide.
Je suis atteint dans ce qu'il y a de pire, l'envie. Je suis rongé, broyé, dedans. Je n'ai plus envie, de rien, de gravir de métaphoriques montagnes. Je suis ravagé dedans, plein de dégoût qui me sature les veines et les artères. Il n'y a rien d'autre que vertige écœuré dans ma tête, mes bras, mes jambes, ma bite, mes doigts, mes yeux. Je ne veux plus rien. J'erre. Tout est médiocre. Tout est à détruire, à rapiécer, à ravaler, à piétiner. Il n'y a pas suffisamment de qualificatifs. Je garde comme dans le maquis que serait le crâne, des fulgurances. Comme des flèches, ou des pierres à tirer sur les chars. Je m'appelle, Ahmed, Mahmoud, et je lutte contre les blindés de David. David devenu Goliath. Goliath devenu Margareth. Je ne crois rien ni personne. Je sème des pièges et des perches pour les sots. Les gens sont des faons, et je ne suis pas un de ces idiots braconniers à mourir captif de son piège à ours. Je m'en fous. Je suis suspendu à mon arbre, moi, et j'attends la foudre. Quand je t'ai appelée mercure parce que toi toujours liquide, j'ai tutoyé le génie de l'arbalète. C'était un carreau précisément fiché dans le crâne. Mercure, c'est le métal qui pour métal qu'il est, se liquéfie au contact de l'air. Toi, mercure sans poison. Toi, mercure sans tellurisme. Toi, mercure sans pétase ni caducée. Toi mercure sans majuscule. Tu vois, je t'écris à toi, comme je pourrais renverser des siècles dans un puits tari. Tu es sèche et liquide. Oxymoron, sans style. Je suis atteint dans l'envie, et dire "atteint" c'est d'un optimisme sans faille, mon envie est une dépouille éthérée et cramée par la nuit. Je ne veux plus de rien. Je marche sur la corde des pendus, je l'ai déjà dit. Maintenant j'y titube avec assurance. Je suis soûl, moi, de certitudes variables, d'intensité troublée. Je me suis découvert mortel, poison, dangereux, ombrageux dans l'ordre agencé des épithètes selon l'architecture savamment organisé par le nombre d'or. Je veux, dire "mathématique anachronique", dire "Merdre !" m'exclamant d'épenthèse. Tu vois. Je suis sevré. J'ai la chance d'avoir pu l'être sevré, privé, vidé, épuisé. C'est à dire qu'un jour, de ces jadis que l'on accole aux tristes destinées, j'eus le corps neuf, méandre, troublé de substances, de sang, de vie, de couleur. J'eus du noir qui ne se limitât pas à tout griser. Ma palette contint à l'heure où elle barbouillait l'Univers les menstruations de mes petites proies idiotes, du rouge et du bleu, du vert et du blanc. Je possédai l'avantage de dicter au monde la frontière de ses cités, les amours ontologiques qui créèrent par la seule pensée des mondes démiurgiques et antagonistes, des dieux qui méprisés firent de la Terre un royaume et d'un soi balayé par l'amour de Dieu, un empire céleste. Je connus des voyages qui me transportèrent, jusqu'aux arches du monde, jusqu'à l'haleine de l'Univers vacillant. Tu l'as connu toi ? Avec tes aigreurs d'oublieuse ? Non. Assurément.
Mes journées pour désorganisées n'en furent pas moins versées dans l'infinie variation, de mon vivant j'eus le privilège d'être une symphonie à mille temps. C'est autre chose que du bruit mis en boite, fractionné et répandu uniformément, selon le code binaire, ternaire, nique sa mère, sur la route. Moi, vois-tu, de quand la musique faisait encore corps avec ma main, je volais, dansais, sautais sans répit, loin des autoroutes goudronnées d'habitude. Il ne faut pas manquer d'observer que les enceintes ne sont jamais que des bétonneuses qui étalent leur substance visqueuse et malodorante sur les routes droites et lisses de l'existence. Direction ? Sortie ? Jamais ! C'est un périphérique, qui tourne, tourne pour l'illusion du vertige, du mal de mer. On ne voyage pas. Le Bateau Ivre est Vingt Mille Lieux Sous Les Mers.
Je suis atteint dans ce qu'il y a de pire, l'envie. Je suis rongé, broyé, dedans et il ne me reste rien que de colère et écume. Une rage qu'aucun Pasteur ne saurait guérir de son hygiénisme répugnant. Que l'on approche de ma bouche, avec une précaution infinie, des mains thaumaturges pour que l'on sache, que je ne rigole pas moi. Je n'ai pas de glaive mais des dents, des ongles et une colère aveugle et sourde. Une colère fâchée d'être ainsi handicapée, privée de sens cognitif, du contact de l'autre, elle n'en étend que plus loin, que plus fort, ses tentacules monstrueuses.. J'ai le coeur plein, la poitrine pleine de liquide séminal, et j'éjacule moi, de mépris et d'hétérolyse. Il faut faire "BOUM". Que ce soit retentissant ET resplendissant. Hier, ils en gravèrent des six dans leurs rages et affirmant sûrement que s'ils dussent mourir ce soit la mémoire cornue.
Je suis châtré, chérie, il ne me reste rien que la haine, une haine sans raisons, une haine contre le fait même d'haïr et d'exister, d'être là tous, à transbahuter des oeufs, résumant l'action humaine, d'une boite à une autre. Je suis décapité d'envie, j'aurais beau avaler toutes les lignes que tu veux, mélodiques et sonores, blanches et poudreuses, neigeuses et séchées, craquelées, dessiner sur le sol des déserts fiers d'oasis, rien n'y changera. Je suis vidé d'envie, je n'ai plus cette substance qui me fait plisser les mots comme les yeux, qui me fait pisser le verbe comme une femme fontaine. Je n'ai que des haches à offrir, que des chaînes à nouer, que des bûchers à dresser. Je déborde d'une soif, d'une ambition proche de celle de tuer. Et pour la première fois je le clame du haut de la nuit, sur le sommet de sa crinière troublante, juste avant qu'elle ne s'éteigne la nuit pour faire allégeance au jour. Je te le clame à toi s'il te reste un peu de nuit dans le ventre, je veux faire mal. J'ai une carrière qui a écartée brutalement ses cuisses pour que je puisse y enfoncer l'ambition. Avocat d'affaires, ça sonne comme fils de pute mais en mieux. Mais ça ne s'est pas achevé là, puisque je suis grave maintenant, comme un accent, comme un octave, un Octave, un romain princeps, je suis juriste après tout il fait bien citer du latinisant. Alors. Et. Ce n'est pas fini, maintenant. J'ai tressé sur le crâne chauve de la légereté une couronne d'épines et j'ai suspendu son corps débile à une croix de songe. C'est ça. La Rome. Qui sot juriste n'y ferait pas allusion ? à sa décadence bruyante à son capitole qui vit les oies alerter les sénateurs. Je te le dis en vérité, je suis splendide d'écume, de rage, ça me surmonte le corps d'une armure d'écailles et de couleurs. J'ai un habit, moi aussi, pour faire la fête et la guerre. C'est le même tu sais, il est réversible. Côté face voyant, la fête, il attire le peu de lumière qu'il laisse quand on danse, côté pile, il est caméléon et la rejette. Je suis l'équilibre de l'Univers, moi. J'ai les deux réversibles mais mes griffes ne sont pas rétractables, elles tuent. Point. Point. Point.
Je suis une bête qui meurt, De profundis clamavi ad te, Domine. Je suis une bête qui hurle, qui varie l'écrit et l'oral, le raffiné et le sucé dans une camionnette. Bien comprendre que je parle d'une pute qui me sucerait de sa bouche édentée à l'arrière de sa camionnette du bois de Vincennes, ce n'est pas du verbeux, du poétisant. Je suis entre les deux raffiné et sucé, je m'appelle François-Damiens, bonjourS, je suis écartelé. On écrira sur ma face, sur mes jointures fendues qui reçurent comme une libation du plomb fondu. Pas du mercure. Du plomb fondu extrait des mines de minerai de fer qui m'éjaculèrent depuis l'Histoire l'asservissement des mineurs polonais à venir, la chaleur intérieure de la Terre qui se blottit contre mes adducteurs pour le grand plaisir de la foule voyeuse mais évanouie de Paris. Je suis un coup de grisou.
Oh, chérie, ce qu'il y a à dire, les chapitres à clore, les mots à façonner m'ennuient. Je ne suis pas un orfèvre, je suis un requin c'est ainsi que l'on qualifie les avocats d'affaire "Shark". Je ne relis pas, pas d'une ligne, je suis un souffle, une morsure. Je suis un avocat d'affaires en devenir, appelle moi morsure si tu veux que je te mange ton corps plat et ses platitudes. Je croque, je dévore et je ne veux plus rien que tuer. "Le sujet présente les caractéristiques classiques du sociopathe. Oscillant entre une peur phobique de disparaître et une envie frénétique de tuer pour se prouver qu'il existe". Fin de l'enregistrement dit le psychiatre. Est-ce que je me défendrai moi-même, quand j'aurais noirci mes mains de l'encre des autres ? Tu sais comment l'on dit d'une météorite qui se désagrège en pénétrant l'atmosphère ? On dit qu'elle s'est sublimée. Ce n'est pas magnifique, ça, d'imaginer le courant de l'air et sa vitesse qui luttent, qui luttent pour la sublimer. On croirait pas comme ça. Mais le Big Bang c'est de la poésie ratée. C'est un météore qui ne sut pas être sublime, alors pour se venger il éradiqua les dinosaures. Tu te rends compte ? Tous les drames sont des artistes ratés. Hitler. Peintre manqué. Goebbels ? Poète à la petite semaine. Finalement peut-etre devrait on te surveiller de plus près. Des fois que tu te réveillerais des instincts génocidaires. Quoi que. Quoi que. Maintenant que nous statistifions l'humanité pour la satisfaire, que nous la statistifions donc, comme on la recouvre d'une bâche hygiénique, qu'on la comptabilise, qu'on l'organise pour répondre au plus près du désir artificiellement créé, maintenant que l'on statistifie comme on s'encule dans le noir, tu auras peut-être la chance d'être l'artiste handicapée. J'ai un pote comme ça, qui s'est fait acheter par Pinault sa mongolitude tu sais, parce qu'il s'est échappé d'une Algérie en feu,en vert (et je dois t'expliquer, en vert parce que le Coran est vert). La médiocrité a un royaume, masturbons nous frénétiquement sur la tombe de la défunte putain ART cent millions de fois violés par des bouches profanes et avides. Bataille l'a fait. Il a pris sa main pour l'enrouler autour de sa bite d'écrivain, pour éjaculer sur l'épitaphe de sa mère. C'est là que tu vois combien Vian c'est du convenu, il a craché lui sur les tombes, lui. Alors qu'il faudrait réecrire dessus, à la pisse, à la merde, au sperme, au sang, nos épitaphes. "Ci-gît celui qui solitaire eût de l'esprit comme dix". Et voilà. "BOUM". C'est une déflagration que la vie doit être, pas une déformation, un musée des horreurs où défileraient entre médiocres trois génies au sang bleu. Non, non. Qu'on les crève les chiots en hélium, qu'on les brûle les taxidermistes-artistes, ces hémiplégiques de la création qui ne la voient désormais que borgne. L'ART EST BORGNE CHERIE, T'ENTENDS. Alors moi je suis enragé, avec mes stylos et mes griffes, ma bite disparue. Je crois que dans mon sommeil je me la suis tranchée, tellement ça fait longtemps que j'ai plus bandé pour rien.
Qu'on brûle tout ça, qu'on vive de terres brûlées, de vues de
l'esprit, qu'on bouffe de la boue, de l'humain, et là nous créerons,
nous serons l'anthropophage artiste. Après tout, tout ce vaut,
relativisme, c'est scientifique, Einstein l'a démontré, Lévi-Strauss a
confirmé. Tristes Tropiques je te le dis, je suis prophète en mon pays
qui commence à mes pieds et finit à mes yeux. Si je te rentre dedans,
on prolonge, je t'annexe, je suis juriste, spécialiste en droit
international, je peux te rédiger ton armistice, ton renoncement.
Si tu veux, toi, tu peux faire partie de la famille, avec un ciel
noir mais étoilé, avec de l'herbe courte mais verte. Tu peux en faire
partie, c'est vrai, parce que je t'aime bien, avec tout ce qui te
suinte du corps, de médiocre et d'amnésie, de suicide en suspens et de
jalousie mal endormie. T'aurais du demander, toi, l'enfant perdue à ce
que la gosse se pique à la même aiguille que la princesse au bois
dormant, histoire de ne pas trembler comme tu trembles dans ta vie.
Parce que tu trembles des orteils, tu as froid au dedans. C'est un
périmètre qui ne laisse la place à aucun soleil, à aucune réalité. Je
ne sais pas, moi, tu n'es plus jamais en chaleur comme dirait Brecht.
Tu ne fais que couler, pleurer, tu as rayé créer au sens originel, au
sens des entrailles, au sens divin.
C'est le drame de ta vie, mais tu n'es pas seule, tu es commune à
le vivre, clonée, vous êtes vide de spiritualité, de Dieu et de
fournaise, de peur véritable. Ils sont où tes soldats fantasmés au
visage masques à gaz ? Ils sont où refoulés dans ta mémoire ?
J'ai épuisé un peu de rage, je suis Mr Hyde et Dr Göring.
J'ai faim, soif. Je jette des pavés dans la mare. Sèche. Coup d'épée dans le mercure.
Je crois que j'ai plus de talent que quiconque depuis que mon corps
récite comme un psaume le meurtre. Tu te convertis avec moi ? On
doublerait le nombre des fidèles d'un claquement de corps. Parce que
les corps qui s'entredévorent, claquent toujours les uns contre les
autres. C'est chimique, tu crois ?
J'ai vomi tellement de lettres. S'il me faut attendre toujours quatre heures et toi pour révéler ma fièvre, je périrais gercé.
Acta est fabulas.
Dr Göring et Mr Hyde
21 ans, toutes mes dents cariées de rage.
Introduction :
Mercure qualifie une fille qui pleure toujours, qui est toujours liquide.
Je suis atteint dans ce qu'il y a de pire, l'envie. Je suis rongé, broyé, dedans. Je n'ai plus envie, de rien, de gravir de métaphoriques montagnes. Je suis ravagé dedans, plein de dégoût qui me sature les veines et les artères. Il n'y a rien d'autre que vertige écœuré dans ma tête, mes bras, mes jambes, ma bite, mes doigts, mes yeux. Je ne veux plus rien. J'erre. Tout est médiocre. Tout est à détruire, à rapiécer, à ravaler, à piétiner. Il n'y a pas suffisamment de qualificatifs. Je garde comme dans le maquis que serait le crâne, des fulgurances. Comme des flèches, ou des pierres à tirer sur les chars. Je m'appelle, Ahmed, Mahmoud, et je lutte contre les blindés de David. David devenu Goliath. Goliath devenu Margareth. Je ne crois rien ni personne. Je sème des pièges et des perches pour les sots. Les gens sont des faons, et je ne suis pas un de ces idiots braconniers à mourir captif de son piège à ours. Je m'en fous. Je suis suspendu à mon arbre, moi, et j'attends la foudre. Quand je t'ai appelée mercure parce que toi toujours liquide, j'ai tutoyé le génie de l'arbalète. C'était un carreau précisément fiché dans le crâne. Mercure, c'est le métal qui pour métal qu'il est, se liquéfie au contact de l'air. Toi, mercure sans poison. Toi, mercure sans tellurisme. Toi, mercure sans pétase ni caducée. Toi mercure sans majuscule. Tu vois, je t'écris à toi, comme je pourrais renverser des siècles dans un puits tari. Tu es sèche et liquide. Oxymoron, sans style. Je suis atteint dans l'envie, et dire "atteint" c'est d'un optimisme sans faille, mon envie est une dépouille éthérée et cramée par la nuit. Je ne veux plus de rien. Je marche sur la corde des pendus, je l'ai déjà dit. Maintenant j'y titube avec assurance. Je suis soûl, moi, de certitudes variables, d'intensité troublée. Je me suis découvert mortel, poison, dangereux, ombrageux dans l'ordre agencé des épithètes selon l'architecture savamment organisé par le nombre d'or. Je veux, dire "mathématique anachronique", dire "Merdre !" m'exclamant d'épenthèse. Tu vois. Je suis sevré. J'ai la chance d'avoir pu l'être sevré, privé, vidé, épuisé. C'est à dire qu'un jour, de ces jadis que l'on accole aux tristes destinées, j'eus le corps neuf, méandre, troublé de substances, de sang, de vie, de couleur. J'eus du noir qui ne se limitât pas à tout griser. Ma palette contint à l'heure où elle barbouillait l'Univers les menstruations de mes petites proies idiotes, du rouge et du bleu, du vert et du blanc. Je possédai l'avantage de dicter au monde la frontière de ses cités, les amours ontologiques qui créèrent par la seule pensée des mondes démiurgiques et antagonistes, des dieux qui méprisés firent de la Terre un royaume et d'un soi balayé par l'amour de Dieu, un empire céleste. Je connus des voyages qui me transportèrent, jusqu'aux arches du monde, jusqu'à l'haleine de l'Univers vacillant. Tu l'as connu toi ? Avec tes aigreurs d'oublieuse ? Non. Assurément.
Mes journées pour désorganisées n'en furent pas moins versées dans l'infinie variation, de mon vivant j'eus le privilège d'être une symphonie à mille temps. C'est autre chose que du bruit mis en boite, fractionné et répandu uniformément, selon le code binaire, ternaire, nique sa mère, sur la route. Moi, vois-tu, de quand la musique faisait encore corps avec ma main, je volais, dansais, sautais sans répit, loin des autoroutes goudronnées d'habitude. Il ne faut pas manquer d'observer que les enceintes ne sont jamais que des bétonneuses qui étalent leur substance visqueuse et malodorante sur les routes droites et lisses de l'existence. Direction ? Sortie ? Jamais ! C'est un périphérique, qui tourne, tourne pour l'illusion du vertige, du mal de mer. On ne voyage pas. Le Bateau Ivre est Vingt Mille Lieux Sous Les Mers.
Je suis atteint dans ce qu'il y a de pire, l'envie. Je suis rongé, broyé, dedans et il ne me reste rien que de colère et écume. Une rage qu'aucun Pasteur ne saurait guérir de son hygiénisme répugnant. Que l'on approche de ma bouche, avec une précaution infinie, des mains thaumaturges pour que l'on sache, que je ne rigole pas moi. Je n'ai pas de glaive mais des dents, des ongles et une colère aveugle et sourde. Une colère fâchée d'être ainsi handicapée, privée de sens cognitif, du contact de l'autre, elle n'en étend que plus loin, que plus fort, ses tentacules monstrueuses.. J'ai le coeur plein, la poitrine pleine de liquide séminal, et j'éjacule moi, de mépris et d'hétérolyse. Il faut faire "BOUM". Que ce soit retentissant ET resplendissant. Hier, ils en gravèrent des six dans leurs rages et affirmant sûrement que s'ils dussent mourir ce soit la mémoire cornue.
Je suis châtré, chérie, il ne me reste rien que la haine, une haine sans raisons, une haine contre le fait même d'haïr et d'exister, d'être là tous, à transbahuter des oeufs, résumant l'action humaine, d'une boite à une autre. Je suis décapité d'envie, j'aurais beau avaler toutes les lignes que tu veux, mélodiques et sonores, blanches et poudreuses, neigeuses et séchées, craquelées, dessiner sur le sol des déserts fiers d'oasis, rien n'y changera. Je suis vidé d'envie, je n'ai plus cette substance qui me fait plisser les mots comme les yeux, qui me fait pisser le verbe comme une femme fontaine. Je n'ai que des haches à offrir, que des chaînes à nouer, que des bûchers à dresser. Je déborde d'une soif, d'une ambition proche de celle de tuer. Et pour la première fois je le clame du haut de la nuit, sur le sommet de sa crinière troublante, juste avant qu'elle ne s'éteigne la nuit pour faire allégeance au jour. Je te le clame à toi s'il te reste un peu de nuit dans le ventre, je veux faire mal. J'ai une carrière qui a écartée brutalement ses cuisses pour que je puisse y enfoncer l'ambition. Avocat d'affaires, ça sonne comme fils de pute mais en mieux. Mais ça ne s'est pas achevé là, puisque je suis grave maintenant, comme un accent, comme un octave, un Octave, un romain princeps, je suis juriste après tout il fait bien citer du latinisant. Alors. Et. Ce n'est pas fini, maintenant. J'ai tressé sur le crâne chauve de la légereté une couronne d'épines et j'ai suspendu son corps débile à une croix de songe. C'est ça. La Rome. Qui sot juriste n'y ferait pas allusion ? à sa décadence bruyante à son capitole qui vit les oies alerter les sénateurs. Je te le dis en vérité, je suis splendide d'écume, de rage, ça me surmonte le corps d'une armure d'écailles et de couleurs. J'ai un habit, moi aussi, pour faire la fête et la guerre. C'est le même tu sais, il est réversible. Côté face voyant, la fête, il attire le peu de lumière qu'il laisse quand on danse, côté pile, il est caméléon et la rejette. Je suis l'équilibre de l'Univers, moi. J'ai les deux réversibles mais mes griffes ne sont pas rétractables, elles tuent. Point. Point. Point.
Je suis une bête qui meurt, De profundis clamavi ad te, Domine. Je suis une bête qui hurle, qui varie l'écrit et l'oral, le raffiné et le sucé dans une camionnette. Bien comprendre que je parle d'une pute qui me sucerait de sa bouche édentée à l'arrière de sa camionnette du bois de Vincennes, ce n'est pas du verbeux, du poétisant. Je suis entre les deux raffiné et sucé, je m'appelle François-Damiens, bonjourS, je suis écartelé. On écrira sur ma face, sur mes jointures fendues qui reçurent comme une libation du plomb fondu. Pas du mercure. Du plomb fondu extrait des mines de minerai de fer qui m'éjaculèrent depuis l'Histoire l'asservissement des mineurs polonais à venir, la chaleur intérieure de la Terre qui se blottit contre mes adducteurs pour le grand plaisir de la foule voyeuse mais évanouie de Paris. Je suis un coup de grisou.
Oh, chérie, ce qu'il y a à dire, les chapitres à clore, les mots à façonner m'ennuient. Je ne suis pas un orfèvre, je suis un requin c'est ainsi que l'on qualifie les avocats d'affaire "Shark". Je ne relis pas, pas d'une ligne, je suis un souffle, une morsure. Je suis un avocat d'affaires en devenir, appelle moi morsure si tu veux que je te mange ton corps plat et ses platitudes. Je croque, je dévore et je ne veux plus rien que tuer. "Le sujet présente les caractéristiques classiques du sociopathe. Oscillant entre une peur phobique de disparaître et une envie frénétique de tuer pour se prouver qu'il existe". Fin de l'enregistrement dit le psychiatre. Est-ce que je me défendrai moi-même, quand j'aurais noirci mes mains de l'encre des autres ? Tu sais comment l'on dit d'une météorite qui se désagrège en pénétrant l'atmosphère ? On dit qu'elle s'est sublimée. Ce n'est pas magnifique, ça, d'imaginer le courant de l'air et sa vitesse qui luttent, qui luttent pour la sublimer. On croirait pas comme ça. Mais le Big Bang c'est de la poésie ratée. C'est un météore qui ne sut pas être sublime, alors pour se venger il éradiqua les dinosaures. Tu te rends compte ? Tous les drames sont des artistes ratés. Hitler. Peintre manqué. Goebbels ? Poète à la petite semaine. Finalement peut-etre devrait on te surveiller de plus près. Des fois que tu te réveillerais des instincts génocidaires. Quoi que. Quoi que. Maintenant que nous statistifions l'humanité pour la satisfaire, que nous la statistifions donc, comme on la recouvre d'une bâche hygiénique, qu'on la comptabilise, qu'on l'organise pour répondre au plus près du désir artificiellement créé, maintenant que l'on statistifie comme on s'encule dans le noir, tu auras peut-être la chance d'être l'artiste handicapée. J'ai un pote comme ça, qui s'est fait acheter par Pinault sa mongolitude tu sais, parce qu'il s'est échappé d'une Algérie en feu,en vert (et je dois t'expliquer, en vert parce que le Coran est vert). La médiocrité a un royaume, masturbons nous frénétiquement sur la tombe de la défunte putain ART cent millions de fois violés par des bouches profanes et avides. Bataille l'a fait. Il a pris sa main pour l'enrouler autour de sa bite d'écrivain, pour éjaculer sur l'épitaphe de sa mère. C'est là que tu vois combien Vian c'est du convenu, il a craché lui sur les tombes, lui. Alors qu'il faudrait réecrire dessus, à la pisse, à la merde, au sperme, au sang, nos épitaphes. "Ci-gît celui qui solitaire eût de l'esprit comme dix". Et voilà. "BOUM". C'est une déflagration que la vie doit être, pas une déformation, un musée des horreurs où défileraient entre médiocres trois génies au sang bleu. Non, non. Qu'on les crève les chiots en hélium, qu'on les brûle les taxidermistes-artistes, ces hémiplégiques de la création qui ne la voient désormais que borgne. L'ART EST BORGNE CHERIE, T'ENTENDS. Alors moi je suis enragé, avec mes stylos et mes griffes, ma bite disparue. Je crois que dans mon sommeil je me la suis tranchée, tellement ça fait longtemps que j'ai plus bandé pour rien.
Qu'on brûle tout ça, qu'on vive de terres brûlées, de vues de
l'esprit, qu'on bouffe de la boue, de l'humain, et là nous créerons,
nous serons l'anthropophage artiste. Après tout, tout ce vaut,
relativisme, c'est scientifique, Einstein l'a démontré, Lévi-Strauss a
confirmé. Tristes Tropiques je te le dis, je suis prophète en mon pays
qui commence à mes pieds et finit à mes yeux. Si je te rentre dedans,
on prolonge, je t'annexe, je suis juriste, spécialiste en droit
international, je peux te rédiger ton armistice, ton renoncement.
Si tu veux, toi, tu peux faire partie de la famille, avec un ciel
noir mais étoilé, avec de l'herbe courte mais verte. Tu peux en faire
partie, c'est vrai, parce que je t'aime bien, avec tout ce qui te
suinte du corps, de médiocre et d'amnésie, de suicide en suspens et de
jalousie mal endormie. T'aurais du demander, toi, l'enfant perdue à ce
que la gosse se pique à la même aiguille que la princesse au bois
dormant, histoire de ne pas trembler comme tu trembles dans ta vie.
Parce que tu trembles des orteils, tu as froid au dedans. C'est un
périmètre qui ne laisse la place à aucun soleil, à aucune réalité. Je
ne sais pas, moi, tu n'es plus jamais en chaleur comme dirait Brecht.
Tu ne fais que couler, pleurer, tu as rayé créer au sens originel, au
sens des entrailles, au sens divin.
C'est le drame de ta vie, mais tu n'es pas seule, tu es commune à
le vivre, clonée, vous êtes vide de spiritualité, de Dieu et de
fournaise, de peur véritable. Ils sont où tes soldats fantasmés au
visage masques à gaz ? Ils sont où refoulés dans ta mémoire ?
J'ai épuisé un peu de rage, je suis Mr Hyde et Dr Göring.
J'ai faim, soif. Je jette des pavés dans la mare. Sèche. Coup d'épée dans le mercure.
Je crois que j'ai plus de talent que quiconque depuis que mon corps
récite comme un psaume le meurtre. Tu te convertis avec moi ? On
doublerait le nombre des fidèles d'un claquement de corps. Parce que
les corps qui s'entredévorent, claquent toujours les uns contre les
autres. C'est chimique, tu crois ?
J'ai vomi tellement de lettres. S'il me faut attendre toujours quatre heures et toi pour révéler ma fièvre, je périrais gercé.
Acta est fabulas.
Pourquoi ne pas se pendre quand on est vidé de violence, de puissance,
de tout l'Univers qui craque ses articulations entre chacune de vos
dents ? J'en reçois dans mon théâtre, moi, des petits acteurs qui
s'époumonent sans souffle sur la saynète de leurs os, oh les petits
rodomonts qui déclament des lignes, des pages, de l'encre. "Je récite".
C'est de la poésie primitive, c'est Lascaux en vers, du Jean De La
Fontaine mis en glaires. Merci pour eux. Il y a une femme dans ma vie, qui
a une initiale reine, qui arrive comme ça, qui a déposé sur ma bouche
ses habits, pour qu'ils y fondent, pour que sa nudité me fasse le corps
et le gland incarnat -il faut le décontracter, je n'oublie pas- elle a
deux empires qui se dressent à la place des yeux, deux empires de
beauté conquise, de plaisirs obscurs, et d'une légèreté qui me rend
balourd. Elle est si légère, si fine, que j'imagine que même mes
muscles ficelles peuvent la faire tournoyer, que sans le verbe, juste
avec mes forces, juste avec ma vigueur d'enragé écumant, je peux la
faire s'étourdir contre les étoiles. Ouais, c'est comme ça, pile ici,
de la douceur sans mièvrerie, c'est étonnant une ivresse sans liqueur
visqueuse, sans mesquineries ni ennui. J'aime. Avec mon corps de Midas
aux mains de feu.
Chez les autres. Dans vous foules identiques, visages trop visibles
j'ai des interrogations. Des petites questions entre grincheux qui
m'incubent dans la tête. C'est un bacille solitaire. Une peste bleue.
Ah ! Imbéciles. Pourquoi vivez-vous ? Offrez donc à vos corps une
sublime jouissance, femme, donnez à vôtre être pâlissant de l'extase à
faire pâlir le plus acharné des amants. Sautez du haut d'un pont.
Puisque toute votre existence n'est qu'un prétexte à l'orgasme, une
volonté toute nette de baisouiller dans des coins. Vous êtes une
souffrance triste, une douleur froissée. Une insulte.
Tes clous, toi, médiocre, c'est où que tu te les enfonces, dans quelle
chair ? Quand t'es femme c'est à l'entrejambe, de sentir du rigide
dangereux qui te saigne dans la peau. Oh, Oh, arrache toi donc des
sanglots de plaisir, gémis contre toi-même.
Tout est bas. C'est Bourgeois. Pas de tragique dans vos vies ; du
burlesque. Je me dis, quand même chéris et chéries qu'il vous faut du
violent, des trucs qui vous renversent le dedans, qui font s'inverser
les ventricules, à droite tu pompes, à gauche tu envoies. C'est une
métaphore de la sexualité, le coeur. Scindé en deux "foudroyés à la
naissance" murmure Platon. Allez, pour la violoene, les macs font bien
ça. Vous pourriez avoir facile, l'excuse à la déchéance, le corps sur
le trottoir. Ca permet même un style de vie. Pas très bobo, mais on
peut rouler dans des berlines et se faire mettre dans une camionnette.
j'ai décidé de décevoir aujourd'hui, de faire gicler de l'exclamation,
de passer du verbe tendre, mou, au membre dur de l'archer. Je fais du
violon et je joue des mots, haha.
C'est qu'il y a trop de fantômes dans ma nuit, trop qui exigent que je
sacrifie des lignes, que j'aligne des pantins aux lignes, que je les
attache à la marge une couronne d'explosifs pour le crâne. Et que ça
saute ! Qu'on fasse une farandole des chairs répandues, des corps
agonisants, des imagines pitoyables que je sue. Mon écriture est
sudation, je suis les éléments, le feu et puis le lacet de foudre qui
vient vous étrangler au sommeil, la secte qui brûle vos frères et la
religion qui enterre vos parents. Droit dans mes bottes de S.S, c'est
direct pour M.. Pardon pour l'obsession, c'est la frénésie des yeux
bleus les volutes de votre brume. Vous avez vu ? Tu as vu foule, que
dans mon moi, il y a de l'autre initiale, je dis Je, à travers un
prénom aux yeux clairs -pas pâle, jamais pâle ils sont trop faits de
vigueurs, de mers auxquelles j'éjacule le feu, hé-. Narcisse défiguré
(il faut que mes petites lectrices amatrices de bons mots puissent
aussi se toucher Monsieur Phillippe, Mademoiselle la Belle, et puis
pour Tristan aussi, et Frida qu'est plus trop Margot, tous ceux qui
valent quelque chose en somme. Vous êtes quatre. Je peux pas être
bâtard pour faire de la littérature de jeunesse, mais chacal je peux
essayer, on fera un club de cinq) c'est moi, moi qui me cherche dans
les cicatrices, dans toutes les cicatrices imbéciles qui couvrent
l'Univers. Je suis l'Univers. Vous savez Philippe (je fais dans le
demi-tutoiement par le prénom) j'ai besoin que vous rasiez mon style,
que votre lumière (nous sommes amateurs du même vers d'Hugo) pèle ma
flamme. Voilà c'est dit. Je vous dédie ceci -je paye mes lecteurs,
c'est un modèle économique à étudier pour les majors productrices de
moindres- "
Ma
vie est un torrent merveilleux, j'ai
mille bras, parce que je suis l'Océan et ses affluents". Giflez moi,
mouchez moi. Je m'en branle, vous voyez bien, je mets du foutre
partout. Pardon pour la déception, pour le talent autodestructeur, pour
l'espoir un peu idiot qui râle. Je vous estime, et pourtant il faut
oser décevoir pour grandir. Arrosez moi. Vous ne crachez pas vous,
c'est moi qui fait ça, quand je ne bave plus, quand j'ai acquis la
technique pour transmuter ma bave en crachat. Et ceci je vous le dois à
vous et Genet. Genet a son nom au Panthéon, il y pousse et s'y élève
sans cesse. Cent de ses soeurs désorganisées, brouillonnes, sur
lesquelles on ne marche pas.
Je m'en tape des petites médiocrités qui encombrent le présent. Des
bouffons ordonnés qui s'agitent et rêvent en uniforme d'originalité.
Qu'ils s'enculent entre petits seigneurs de la veulerie ordinaire. Priez
pour la sève du poète. Je cause aux contradictions, je parle au
mensonge derrière les yeux qui collent d'ennui. On ne guérit pas de la
médiocrité.Au mieux on oublie par rasades de vodka, par rail de C. à la
colle ou au white spirit. Déchéance, tout est déchéance.
Qui avale la couleur des yeux gris, livides de la foule ? De ce visage
unique, reproduit en série, elle est où la manufacture de l'original,
du style et de l'identité. J'ai tout un convoi de dynamite à lui
adresser très cordialement. Du feu à vos cendres. Je suis de la race
des enragés, alors petite fille je ne supporte pas, je ne supporterai plus
jamais l'eau croupie de quand tu mouilles -depuis que j'ai la Mer. Il
n'y a que dans les yeux, dans les mains qui déshabillent ma pudeur, qui
enroulent la tendresse maternelle autour de mon excès, que j'écoute, il
n'y a que là, quand ma flamme déroulée, un peu hirsute, ne trouve rien
à brûler que douceur que je retombe. Un pâmé en terre brûlée.
Y a que toi dans mon noir, toutes les lumières -pas les blafardes, pas
les lampes torches que sont les croyances des groins- ont ta peau. Je
les lèche, toutes. C'est un acompte sur le plaisir.
Toi foule, toi individu, est ce que tu veux demain que je t'étrangle
avec ma chaîne de vélo ? Que je t'enfonce ma plume trempée dans mon
sang au profond de l'artère. Te contaminer du même délire que moi.
J'en ai entendu cents infatués, des maitres suffisants me clamer "je
m'épanouis dans le chaos" et ils n'en savent rien du chaos. Le chaos
c'est une galaxie qui vous fond sous la langue comme une goutte de cyanure, le chaos, c'est de vomir son acide sur la feuille et d'en voir
sortir une eau-forte. Le chaos c'est une lutte, une perpétuelle, ce
sont des flétrissures qu'on ne compte pas et qui vous fleurissent aux
entrailles, ça vous transforme en champ de mines, en tic-tac affamé de
secondes, le chaos ça vous fait de la course et pas trop de virgules
-ni ponctuation- dans les mots.C'est du Proust sans Proust, le chaos.
Eux, les très fiers, les complétement satisfaits s'amusent sur des
décombres qu'ils appellent chaos. Compléments au néant, mariés au vide, quel joli couple. Mignon entre voir dans mon nombril
voir si le noir a germé. Dans ma tête c'est la guerre, en attendant
l'armistice je participe. J'enrôle. Je meurs. Je bombarde. Salut Dresde, salut Verdun,
c'est combien de trous, de bombardiers, d'obus, d'acier déchainé
encore. Je m'ennuie. Dans l'excès même il y a de la monotonie. Je vous proposerai bien une cicatrice mais sur vos corps vierges où vous
dessinez des traces au stylo, des petites blessures, des imperceptibles mouvements
de douleurs. Vous sauriez où accrocher une si belle balafre ? Mauve en plus ! En mon
royaume c'est une décoration militaire, c'est ma croix de feu, j'ai
toujours été un peu fasciste. Et une cerne, une cerne vous en voulez ? J'en ai accumulé dans mes nuits terribles, dans ma lutte avec elle, la nuit, et son corps osseux.
Encore toujours, quelques bouffons, une Cour, je ne parle pas de moi, je parle de toi foule, foule avec tes yeux indifférents. Grise, tu es le ciel de Paris. T'as des rides plein l'intelligence. T'as toujours été vieille, tu es née vieille. Fritzgerald n'a rien inventé, il a recopié la foule qui ne rajeunit pas. Fontaine des flétrissures, et avale ses tanins, et avale ta piquette et dis moi que c'est du cheval-blanc. petits vins pour petits humains.
Vous savez, moi quand je passe devant un miroir, je vomis, c'est pour l'hygiène, devant ma gueule. Et eux je sais très bien le rituel, quand ils n'arrivent pas à sauter par dessus le reflet couvert de sale, et bien, eux ils pâlissent. Ils rougiraient bien, mais ils n'ont pas de couleur. Ce sont des individus délavés qui ne savent que disparaître un peu plus, un peu mieux. Ca ils ont appris à se dissoudre -ils sont diplômés-, à se cacher -non derrière les mots, les leurs sont faméliques, efflanqués, c'est la Somalie dans le lexique- sous l'apparence. A force de leur vomir dessus on finira bien par les faire transparents.
Ma peau ne cherche plus les coups, mais ta bouche, et je m'en veux de la glisser là, de la faire reine de ce tas de cendres, de ces cadavres desquels je prends les dents en or pour lui forger un bijou, un trésor. Pardon à tes charmes, d'avoir besoin de concentrer la bêtise en cent lignes, de faire tourner la folie et toutes ses balles, toutes les munitions des sens pour t'apprêter. Ce soir on sort boire un peu d'infini, sortons nus.. Ca nous coule des bouches. Elle a pas encore dit oui la belle, et j'ai les doigts gourds mais sournois. Je suis traitre et elle préférera mes mains caressant ses vices qu'étranglant ses vertus.
Aux imbéciles, désolé pour la guillotine, les têtes à claque je les décapite.
...
Wendy a les yeux bleus qui lui meurent lentement sur la poitrine. Quand elle marche là dehors, elle voudrait sous ses pas entendre les les vivats des fantômes. Je pense à elle, parce que j'ai une date qui me surgit du dedans. 31 décembre 2008. C'est la fête, et tout Paris qui brûle de couleurs, des lacets de lumière qui s'échouent sur la grève des cités bariolées. Quand on me frôlait, l'oeil jaloux, on me murmurait les obscénités que j'allais reproduire sans rougir, sans haïr. Je peindrai la nuit avec du noir, et ça lui sort des yeux qui sont toujours mouillants. Et c'est pourquoi ils sont bleus, tes yeux, qu'ils font penser à du verre qui ne réfléchit rien, comme un vitrail d'une Eglise sans sauveur. Tu es venue c'était neuf heures, la nuit trébuchante qui enroulait de ses ombres tout Paris, et la nuit est un corset qui serre Paris, entière. Un russe, ou un autre qui venait de son pays à genoux, là-bas de l'autre côté du froid et de l'Histoire, t'a tiré les dreads et elle a eu ce mot "je suis content d'être avec toi, parce que mon ex se serait battu ici" et tu n'as pas vu que la couardise était le pourpoint de l'indifférence. On s'est assis, au milieu de la fête, et de la musique, c'est Paris la nuit qui danse d'or, et de notes souterraines, et quand le tambour hurlait, que la guitare séchait, certains ont chargé. D'autres temps, ils avaient dans le corps tant de rages frustrées qui leur tourbillonnaient à l'intérieur, qu'ils sont venus. Et j'ai eu peur. Peur moins pour tes dents que pour mon ipod. Après tout, honorer la guerre, les batailles, sur le champ de Mars tout dédié aux victoires, aux morts échoués, quoi de plus fou ? Je me souviens, du rer C, de la défense, et du transilien, de la marche puteaux à ma chambrne. La clé qui tourne. Les draps tachés. Kagemusha. Les draps suants. "Tu m'as tué chérie". Et je ne l'aimais déjà plus. Je t'aime un peu je crois, comme mon enfant avorté, comme ce foetus qui quelque part finit de pourrir, lentement, tout couvé de froid et de mains savantes. Je pense à ça, parce que ma mémoire me le permet. Parce que j'aime une enfant, qui s'appelle Anne, et qui m'aime un peu en retour, et qu'elle a des yeux bleus immenses, qui me rappellent la tristesse des tiens. C'est ma Lolita, lèvres blêmes, qui saigne dans ma mémoire. Et les peaux stériles, les ventres affreux réclament des enfants à blasphèmes. Sur ses lèvres on peut faire tonner la foudre, qu'elles restent toujours blanches, qu'aucune obscurité ne peut les délier de cette pâleur cristalline. Dessus, sur ce fil sec qui entrouvre, et divise, rompt et abîme, comme une frontière de fusain sa bouche, je vois s'étirer les formes, les silhouettes, le passé, un peu, elle s'appelle Anne, et je l'aime et l'embrasse en silence, parce que c'est un peu de te réparer toi quand tu étais une poupée de cris, de rages et de larmes. Alors déli catement, je longe sa peau de ma salive, pour recoller tous les bouts d'elle, pour que son corps fasse jaillir sa flamme intérieure, ce bruit sec, de deux pierres qui s'heurtent, et c'est ce que je fais. Alors, mon souffle expire ma langue, et ma langue expire l'extase, je sens ses deux mains qui me tiennent la nuque, fermes, et la température de ses cuisses. C'est Lolita et il n'y a pas de gomme qui lui claque entre les dents, et me fout le frisson au ventre. Non. C'est le bruit du préservatif, qui craque, quand elle me réclame du vice, dans ces longs chemins qui mènent dans le noir, dans les halls d'immeuble, qui sont les caractères de la mémoire, et nous réfléchissent les formes, et les os. Alors je pense à Wendy, pas longtemps, seulement pour me mortifier les quelques secondes durant lesquelles mon sexe fait gicler sa tiédeur sur son ventre. Après j'oublie, et même si elle est phare de digérer l'or de moi, la sueur de moi, qu'elle la déglutit entière, j'oublie quand même. Je sens des voyages me parcourir, des bruits de pistolet, du chien qui tape le froid métal, et qui revient en place, à peine défiguré de son meurtre. Et c'est de l'électronique musique, alors je tire dans la foule, et elle danse. Ce n'est pas un général le DJ, juste un assassin. Alors Bang, Bang, Boum, Boum, on peut faire varier la bouche d'un flingue, ses sonorités, ça peut même piailler avec un peu d'audace.. Je l'ai prévenue Anne. Je préviens toujours. Je sens remuer en moi des vipères bruyantes, et si je m'en vais dans un long manteau de poussière, pense aux fronts qui perlent de batailles, à ces périmètres dessinés à la craie qu'on nomme pays, à tous ces crânes qui perlent de blessures à lécher. Mes mains sont fardées de sang. Alors je pense à toi Wendy, parce qu'il y a un peu du tien dessus. Je pense à Anne. Tu remarques comme c'est ironique. de Anne à Wendy il y a tout un océan de lettres. C'est simplement ça notre pays de neige. Regarde les traces qui s'y abandonnent. Le banc gelé et les sémaphores sevrées de sève électrique.
Ah une amoureuse de l'ignition
c'est très bien, il y a au rebord des falaises de grands feux douloureux
où l'on peut crier vivre de toute sa gorge
et le ravage des mains et les ongles dépeints
la promesse trahie en franchissant les lèvres
le baiser truqué qu'on donne à cinq heures du matin
les bas filés, la jupe ouverte
par le septième verre de vodka arrangée
bu en en perdant le compte
Le ventre défait dans l'aube pluvieuse
les mains blessées contre les grands corps rêches
La cendre de la nuit essuyée contre le hasard
D'une rue pour la première fois traversée
toute sa mémoire déposée au fond
D'une bouteille de vin
- les tanins -
T'appelles-tu encore aux premières heures du jour
Tu t'appelles, froissements, sommeil, silence,
Tu t'appelles à jamais
"Oh, Ah, iH" s'il nous reste la moindre force
Tu t'appelles eau tiède sur le carrelage des salles de bain
Bruit dur des talons sur le sol
Claquement de porte
Parfois,
Café amer
Miettes
06 etc
Mais jamais
Battements de coeur
Crises d'angoisse
Impatience muette
Jamais
Amour
je suis lourd et je pa:rche de la faon dhuer et deplaun peut être jai merdu le sens de la vie un jour c'etait novembre ou apres ca n a p as dimportanbce insensé des coups de feu retentissetn cest dans ma tete un peu dommage ne pas trouver le corps de celui la tué par ma tête à moi ce coup brutal cette prise nouvelle ce doigt et cette main que l'on brise à cvheval sur je ne sais trop quoi pêtu être tu portais un jean de la mauviase couleur ça nallait pas avec tes chauyssures nest ce pas tu vle vois bien on ter agedes bizarrement ton reflet dans le moiroir te regar
Poème-minute 17/03/17 10:21
e
je crois que je suis assez ému de voir que malgré mon inactivité criante quelques lecteurs fidèles demeurent. Je me remets à écrire. La vie nest pas toujours facile et plus souvent qu’on ne croit risque de nous échapper. J’en reprends enfin le cours. Tortueux, forcément, mais vers l'avant. Une photo de la vie retrouvée. Photo de famille : tournesol parmi les tournesols
Du Maroc, C. et J. m’envoient une boite de Xanax (photographie ; main de J.) ; de cette classe de benzo banale dont nous sommes familiers (pratiquants ou spectateurs).
Mais de venir du Maroc, le familier (re)devient étranger. Le connu trop connu, basculant, soudain - par la magie de l’alphabet arabe - dans le méconnu, l’inconnu, le moins connu.
Ce clair-obscur s’emplissant (peut-être) d’une spiritualité toute neuve, rétablissant la chose dans son mystérieux secret. Posant à nouveau une question.
Cette familiarité brusquement étrangère s’étend au monde alentour ; à tout le quotidien usagé ; ces environs (bureaux, collines, blog) lentement, progressivement, fonctionnalisés. Et donc perdus en tant qu’eux-mêmes, rétrécis, réduits à leur usage c’est à dire à leur surface ; dit autrement : leur non-être.
(ce
jusqu’à soi
devenant
fonction
et
surface)
Avec fascination j’observe / l’état de mon compte en banque / déchéance
double fiduciaire des météos / contemporaines - températures négatives ô nos promises
de mon humeur toujours fléchie
toujours plus bas
à forer dans les abîmes
(aucun espoir de pétrole cependant
mais le noir, c’est sûr)
Fascinantes inscriptions, chiffres traduisant tout en même temps
moyens de subsistance plaisirs émerveillements détresses. Que selon la couleur (rouge, alerte) ou verte (soin, tendresse) ; selon le signe apposé (négatif comme le rhésus rare) il faille respirer ou conter son apnée (positif tu seras sauvé)
Apnée, pour sûr.
Dans la misère entrebâillée
la part d’ombre grandissante
ta poche vide
le chauffage
coupé
(comme
du soleil
le cou)
Se souvenir Carver :
"J’ai 45 ans aucun emploi
imaginez le luxe que c’est
essayez d’imaginer."
Etais-je heureux ce mois de mai 2018
Il me semble que oui
je l’étais
heureux
tu cherches la faute d’ortaohap
de
frappe
la faute d’ ortapgre c’est la réussite de la langue
la faute d’orthographe
son cousin solécisme
l’autre
lbarbarisme
(attila passé dans le grévisse)
dans cet écart là
où tu t’assures
que ta langue
vit bien
cet écart là
où la langue
uniquement
vit
c’est cet écart là
dans cet écart là que la langie est vivante
la porte
engourdit
c
du silence
la mauvaise image surréaliste
pain rassis
trop dur
sans miettes
même
inutilement
dur
comment ils sont les os d’andré breotn depuis le temps
tu te demandes
si les os de sa mâchoire
excommunient
les os de ses mains
ce qu’il pense
d’avoir fini un
Cadavre
breton
comme l’exquis
Desnos
as tu cherché jamais autre chose que ce point de vue du néant
ce contraire exact
exact à l’opposé
du vide
si tu devais tracer
à nouveau
les figures du lycée
répartir sur le graphe
les ordonnées et les abscisses
tu te trouverais
exactement
de l’autre côté
dans le miroir
fêlé
ces choses là
ce goût qui va
aux choses
vivantes
da$
l’aspect pourissant
tu ne sais pas
peut-être c’est ça une ville
ce qui te plaît tant
dans le béton hurlant
cette espéce de dégénérescence
la contamination en suspens
-
ne fondra pas
de ton vivant
c’est un risque gratuit
yghbbhgyhygb
zzzzz
‘c’est moi qui danse la surécriture
La sur-écriture.
oiu l’criure m’évanouitytggfvbnjqsdfghjmlkjhfdsazsdfkzsedhtjfvntvtx,hb
tu te multiplies
dans la contagion contagion contagion contagion contagion contagion`
contagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagioncontagion contagion contagion contagion contagion contagion
hhhhc est le stylo qui ecrit ivi au hasard sese re volte contre onnesait quoi
l zptitde a se fzie umin le psse semanfe tu meiss